dimanche 27 novembre 2022

San-Antonio - Salut mon pope !

San-Antonio Salut mon pope ! Fleuve Noir
San-Antonio 

Salut mon pope ! 

Ed. Fleuve Noir 


Comme le vieux vient de lui confier une mission de confiance mais que Béru est en vacances, San-A se rabat chez Pinuche, son éternel plan B. Là, surprise, quand le Bêlant lui ouvre sa porte, il est en tenue de Sherlock Holmes, complet à carreaux, bitos à double visière, loupe à la main : il veut remettre au goût du jour l'enquêteur déductif, uniquement armé de son cerveau. D'ailleurs, il compte bien deviner les raisons pour lesquelles le commissaire vient de sonner chez lui. Il l'observe, le scrute, se gratte la tête et annonce, magistral, qu'on a volé la Victoire de Samothrace !
 
En effet, alors qu'elle a été prêtée à la Grèce pour une exposition, la sculpture a quitté Marseille mais n'est jamais arrivée à bon port. San-Antonio et Pinaud partent tous les deux à Athènes pour retrouver celle qui trône en haut de l'escalier principal du Louvre depuis 1884 !
"C'est pas parce que la "Victoire" a des ailes qu'il faut la laisser s'envoler."
L'auteur est en grande forme ! Il signe là un excellent épisode dans lequel Pinaud tient un rôle à sa mesure, rôle malheureusement écourté par un accident. Heureusement, le hasard fait bien les choses car c'est Bérurier, que l'on découvre vacancier dans la République hellénique, portant bermuda, polo, casquette et accompagné de Berthe, sa femme, qui prendra la suite pour assister un San-A en mauvaise posture. Les scènes d'anthologie se succèdent, notamment celle durant laquelle, pour démasquer de faux popes dissimulés dans une assemblée de prêtres orthodoxes, les deux policiers tirent sur la barbe de chacun d'entre eux... 

Entre deux clichés sur les grecs, sachant que, bien entendu, tous les poncifs les plus éculés (sic) y passent, ça pléonasme, ça barbarise, ça figure-de-stylise, ça néologise, ça calembourre, ça contrepète, ça métaphorise, ça argotise, ça accumule, ça synecdoque, ça paronomase, ça gouaille et ça goulaye... Quant à la figuration, comme toujours, elle est très soignée et même les anonymes qui ne font que traverser la scène sont croqués avec rapidité mais attention, à l'image du capitaine du bateau, le Kavulom-Kavulos :
"Ce dernier est un homme d'une cinquante-deuxaine d'années, gras comme le bac à plonge d'un restaurant, avec un nez couvert de points noirs et deux sacs tyroliens en guise de paupières."
  


 
Et pour suivre l'avancée de ma lecture complète des aventures du commissaire San-Antonio, cliquez sur le sourire de l'auteur !

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