jeudi 29 décembre 2022

San-Antonio - Emballage cadeau

San-Antonio Emballage cadeau Fleuve Noir
San-Antonio 

Emballage cadeau 

Ed. Fleuve Noir 


San-A est envoyé aux États-Unis, accompagné de ses deux acolytes habituels, Béru et Pinuche, pour y enlever en toute illégalité la fille d'un milliardaire américain. C'est une méthode qui a largement fait ses preuves : il s'agit là de mettre sous pression le propriétaire d'une importante société aéronautique, commanditaire présumé de la mort de quelques-uns des meilleurs ingénieurs français. Habillés en touristes et fondus dans la masse, nos trois agents établissent un plan et passent à l'action. Tout se passe bien. Trop bien...
 
À l'image du Vieux, qui ne s'encombre pas des contraintes légales pour mettre ses hommes au travail, l'auteur, lui, ne s'embarrasse d'aucun souci de crédibilité pour faire avancer son intrigue. La cohérence n'est pas son problème et il la tourne d'ailleurs ouvertement en dérision, allant jusqu'à mettre dans le même panier la langue employée à son service :
"Le boa hésite. Il se soulève. Dodeline.
La façon qu'il fond sur Ann est inqualifiable, aussi vous pensez bien que pour le prix que vous payez ce bouquin, je vais pas me casser le dargif à vous la qualifier. Déjà, j'en donne trop, au point que mes collègues m'envoient des babilles recommandées comme quoi je gâche le métier et carbonise la profession !"
Une fois qu'il a accepté ce postulat, le lecteur n'a plus qu'à se laisser embarquer dans cette histoire qui, malgré tout, fonctionne plutôt bien. Les personnages sont à leur place, le vocabulaire dans son jus, l'humour provocateur et la narration, imagée, compte quelques digressions inventives, notamment celle qui fait s'interroger le commissaire sur la nécessité de créer la profession de gifleur. Gifleur diplômé de l'État. Et, bien entendu, quelques portraits bien senti des anonymes de la figuration :
"Grand, maigre, la gueule allongée comme un autobus anglais, des favoris raisonnablement longs, l’œil embourbé dans de fausses servilités, la bouche en retrait, le menton aussi fuyant que le regard, vous mordez le sujet ?"
  


 
Et pour suivre l'avancée de ma lecture complète des aventures du commissaire San-Antonio, cliquez sur le sourire de l'auteur !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire