dimanche 1 janvier 2023

Jim Dodge - L'oiseau Canadèche

Jim Dodge 

L'oiseau Canadèche 

Ed. Cambourakis 


Jim Dodge L'oiseau Canadèche Cambourakis
Quand Titou se retrouve orphelin, Jake, son grand-père, fait se qu'il faut pour le recueillir. Pourtant, ça ne ressemble pas vraiment à l'image que l'on pouvait se faire du vieillard, vaguement égoïste, alcoolique solitaire, aventurier sur le retour, joueur à ses heures, déconnecté des réalités administratives ou sociales et, après quatre mariages, revenu des contraintes familiales. Mais, c'est comme ça, Jake compte élever son petit-fils. Voire l'éduquer.
 
Le vieux et le jeune sont aussi taciturnes l'un que l'autre et chacun se réfugie dans sa passion. Ainsi, entre la production d'eau de vie pour Jake et la plantation de clôtures pour Titou, leur routine s'organise. Jusqu'au jour où surgit un canard, incapable de voler mais doté d'un appétit vorace, qui s'improvise animal de compagnie et qui va, à sa façon, offrir un nouveau point de perspective dans la vie de ces deux taiseux.

Le livre de Jim Dodge, romancier et poète américain, auteur rare et globalement très apprécié des amateurs, comme moi, de contes naturalistes et d'humour bucolique, est arrivé précédé de sa réputation. J'y suis donc allé, insouciant, avec le sentiment de m'aventurer en terrain conquis et providentiel. Mais ne serait-ce pas précisément la raison pour laquelle j'ai eu le sentiment d'emprunter un sentier trop défriché ? Toujours est-il que je referme ce court roman avec une impression de déjà-lu, surtout mâtinée d'un gout de trop-peu. En effet, le livre semble parfois viser l'épure à tout prix, au risque du dépouillement, ce qui toutefois reste en totale cohérence avec l'un de ses thèmes principaux - l'éloge de la simplicité. Je reste donc un peu sur ma faim, alors que j'aurais aimé voir certains éléments plus développés, comme la symbolique des clôtures ou l'interprétation des parties d'échecs, sur lesquelles il y aurait eu beaucoup à dire. Mais regretter ce point ne m'a pas empêché d'apprécier les protagonistes, simples et colorés, et de savourer le discours sur le retour aux fondamentaux de personnages foutraques, butés et anticonformistes.

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