B.R. Bruss
S.O.S. Soucoupes
Ed. Fleuve Noir
Le jour où s'écrase en Arizona "une énorme toupie, très aplatie, aux flancs grisâtres et vaguement argentés", c'est le branle-bas de combat. La preuve est faite de l'existence des extraterrestres ! En revanche, ce que les américains ignorent, c'est que la soucoupe enfoncée dans la poussière du désert n'était que l'un des vaisseaux en direction de la Terre. Les autres, qui sont arrivés sans encombre, ont atterri en Russie où leurs passagers ont convenu d'un pacte de non agression entre russes et martiens, en vue d'une conquête de la planète !
"Nous sommes des communistes, certes, mais nous sommes des hommes."
Heureusement, comme on s'en rend compte grâce à l'explicite citation ci-dessus, certains sujets du Kremlin refusent de participer à ce projet et le secret transpire. Les américains envisagent alors d'utiliser la soucoupe écrasée sur leur territoire pour affronter l'ennemi avec ses propres armes...
Ce roman, qui propose une énième variation sur le thème de l'invasion martienne, sent tellement fort la guerre froide, qu'il ne parvient jamais vraiment à s'affranchir de son vrai sujet : le clivage entre les deux puissances mondiales. Ainsi ce sont clairement les russes les vrais méchants de l'histoire, quand bien même ce sont les martiens qui sont présentés comme les envahisseurs et que leur portrait ne donne par réellement envie de prendre partie pour eux et encore moins de s'y identifier.
"Ils ne rient jamais. Ils ne pleurent jamais. Ils ne souffrent jamais. Ils ignorent la colère, la pitié, la tendresse, l'admiration, la politesse, l'enthousiasme, la peur."
Pour l'instant, il n'y a rien de bien convaincant dans cette histoire. Mais n'oublions pas qu'il s'agit du premier volume d'une trilogie. Allons voir quelle tournure prend la suite...
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B.R. Bruss
La Guerre des Soucoupes
Ed. Fleuve Noir
Depuis les évènements du premier volume, les personnes compétentes de tous les pays se sont réunies pour réfléchir à la situation : savants atomiques, services secrets, états-majors militaires et hauts fonctionnaires cherchent une solution. Déjà, ils ont compris que, devant la formidable puissance des martiens, ce n'est qu'unie que l'espèce humaine pourrait résister. Beaux joueurs, les américains ont donc tendu la mains aux russes qui se mordaient les doigts d'avoir tenté de jouer un sale coup au reste du monde. Autour d'un verre de whisky ou de vodka, les généraux trinquent joyeusement à la paix retrouvée entre les peuples et se lancent comme un seul homme dans une guerre contre l'envahisseur, ces "navets verdâtres plus ou moins recouverts de feuilles d’artichauts" !
Bon... comment dire... Le premier volume avait beau ne pas être folichon, il ne renfermait rien de vraiment honteux. Certes, l'intrigue était cousue de fil blanc et assez simpliste mais elle tenait la route, à sa manière. On ne peut pas dire la même chose de cette suite. Entre les clichés, les maladresses, les lourdeurs, les raccourcis scénaristiques et l'incapacité de l'auteur à positionner ses personnages ou à les crédibiliser, rien ne va plus.
Mais le pire dans tout ça c'est qu'il y a une suite - alors que la fin grotesque de ce deuxième volume n'en appelle clairement pas - et que je vais la lire !
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B.R. Bruss
Rideau Magnétique
Ed. Fleuve Noir
Croyez-le ou non mais ce troisième roman, invraisemblable mais finalement assez cohérent dans sa logique très particulière, ferait presque retomber sur ses pattes une trilogie jusqu'alors claudicante. On en était où ? Oui :
Le fameux an 2000 pointe le bout de son nez et l'euphorie est totale, à tel point que même ceux qui gardent un souvenir très vif et
passablement horrifié des heures terribles au cours desquelles
l'espèce humaine a vécu dans l'attente d'une destruction prochaine se préparent à célébrer dans la joie la nouvelle année. Il faut dire qu'il ne s'est rien produit de nouveau ou d'inquiétant dans l'espace ces trente-cinq dernières années, depuis la tentative d'invasion martienne.
Maintenant, le Grand Conseil Planétaire - où figurent des représentants de toutes
la nations du monde - continue à veiller à la sécurité de
l'espèce humaine et tous les peuples vivent étroitement unis, protégés par le grand écran coupant le Terre de Mars, un rideau invisible empêchant les extraterrestres de revenir. Tout va bien. Tout allait bien, jusqu'à ce qu'arrive une soucoupe dans laquelle un homme, prisonnier de guerre évadé de la planète rouge, prévienne ses concitoyens d'un nouveau projet d'invasion !
Depuis peu en fuite d'une mine d'arsendium martienne, le fugitif, pâle et le visage transpirant, fait le récit de sa captivité et de son évasion à des terriens éberlués. Forcément, une femme de l'assemblée s'évanouit. Je vous la fait courte pour la suite et vous laisse imaginer les détails : après la destruction de la Lune - mais la survie de ses habitants, propulsés sur un débris à travers l'espace - et les inévitables cataclysmes, les terriens résistent encore et toujours à l'envahisseur.
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