Robert Holdstock
La forêt des Mythagos
Ed. Folio
Dans les années 40, après avoir combattu en France puis séjourné un temps dans le sud du pays, Stephen Huxley rentre chez lui en Angleterre, à Oak Lodge, la grande demeure familiale dans laquelle, depuis la mort de leurs parents, Christian, son frère aîné, vit seul. À son arrivée, il constate que ce dernier passe beaucoup de temps dans la forêt de Ryhope qui borde la propriété. Il s'y aventure parfois durant des jours et en revient toujours marqué et changé. Stephen profite de ces absences pour arpenter la maison, explorer le bureau de leur père et se plonger dans la lecture du journal que celui-ci tenait au sujet de la forêt et des êtes fantastiques qui d'après lui y vivraient, les mythagos.
Le temps s'écoule et, alors qu'il est sans nouvelles de Christian parti en expédition depuis des semaines, Stephen décide de partir à sa recherche, accompagné par Harry, un ancien pilote de la RAF qui a déjà exploré une forêt semblable et qui en porte au visage la cicatrice...
La forêt de Ryhope n'est pas une forêt comme les autres, vous l'aviez compris. Elle est peuplée d'êtres magiques, incarnations de créatures mythiques ou légendaires, qui ne partagent ni la réalité des mortels, ni leur courbe du temps. Pénétrer dans la forêt signifie donc évoluer dans un espace différent et faire l'expérience d'une temporalité alternative. Or, la grande force du livre et, en ce qui me concerne, sa limite, tient dans sa capacité à communiquer cet aspect relatif du temps qui passe et déconcertant d'un environnement expurgé de ses points de repères. Ainsi, j'ai suivi Stephen de près à Oak Lodge, alors que l'auteur pose le décor et l'ambiance, installe l'intrigue, présente les personnages et fait la démonstration d'un style irréprochable et hautement visuel, puis j'ai fini par le perdre, distancé dans la forêt de Ryhope, démuni et ne sachant plus à quoi me raccrocher. Le temps m'a alors semblé long et l'orée de la forêt bien loin. À tel point que je referme ce roman sans savoir si je lirai les quatre volumes qui suivent ce premier, par ailleurs incroyablement évocateur.
Typiquement le genre de livres qui hantent les rayonnages des bibliothèques. Je te remercie de me confirmer dans mon choix de le(s) laisser à sa place. ^^'
RépondreSupprimerTout le monde ne partage pas mon avis. D'ailleurs, j'aurais sans doute été plus emballé si ce volume n'avait pas été le premier d'un cycle. C'est moins ce roman que la perspective de ses suites qui me fait soupirer.
SupprimerAyant lu la suite du cycle, j'en ai retiré l'impression que La forêt des Mythagos avait été pour Holdstock une sorte d'échauffement, de mise en route pour les volumes suivants, plus amples et plus immersifs.
RépondreSupprimerC'est sûr qu'avec presque 500 pages d'échauffement on réduit le risque d'élongation. Mais pas celui d'épuisement.
SupprimerJe l'ai lu il y a quelques années, j'avais été séduite.
RépondreSupprimerVa savoir, je l'ai peut-être lu trop tard.
SupprimerMerci pour cet avis. Je connaissais de nom, mais je ne savais pas de quoi ça causait. Je lui donnerai sa chance s'il croise mon chemin. A priori, ça peut me plaire.
RépondreSupprimerPourquoi pas ? Le livre (voire le cycle) en a séduit d'autres.
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