Jean-Philippe Jaworski
Le Chevalier Aux Épines (Tome 1, Le Tournoi Des Preux)
Ed. Les Moutons Electriques
Si je voulais vraiment que ce billet soit cohérent avec la tendance éditoriale des œuvres de Jaworski, j'en ferais un tome 1 tout en laissant planer le doute quant à la publication de sa suite. Je suis un peu mauvaise langue, je vous l'accorde : ses premiers livres, Juana Vera puis Gagner la guerre, n'obéissaient pas à cette règle. C'est avec le Cycle Rois du monde que le système a commencé à se pervertir, proposant un découpage incompréhensible, introduisant un caractère aléatoire dans les parutions, et me perdant au passage, alors que j'avais pourtant beaucoup aimé les débuts de l'auteur. Bref.
Le Tournoi Des Preux, premier volume de ce qui est annoncé comme un trilogie, se déroule dans le Vieux Royaume, le même univers que les deux titres cités en début de ce billet. Le livre s'ouvre sur un duel entre deux seigneurs, Ædan de Vaumacel et
Yvorin de Quéant, sous le regard de paysans médusés - je vous passe les
nombreux détails et les subtilités, sachez seulement qu'il sera question
de l'honneur d'une femme, de celui de l'un des duellistes et d'un enfant
disparu. Puis l'intrigue, qui s'annonce complexe
et riche en rebondissements, se met doucement en place. On
y trouve la magie propre à la fantasy, les joutes habituelles des
romans de cape et d'épée, les décors inspirés des classiques de la
chevalerie, ainsi que, surtout, surtout, la langue incroyable qui
distingue Jaworski du reste de ses contemporains. Car, il faut bien le reconnaître et le répéter, il écrit bien. Vraiment bien.
Mais c'est un premier volume, je l'ai déjà dit, et je m'y suis aventuré avec l'idée tenace que non seulement le livre ne m'apporterait pas la chute mais qu'en plus je n'avais aucune certitude quant à sa parution. Et c'est là que le chat échaudé, moi,
celui qui craint l'eau froide, prit peur devant la tomaison du projet. Est-ce que j'avais vraiment envie de lire un premier volume sans savoir si la suite verrait le jour ? Ou si je ne serais pas passé à autre chose le temps qu'elle arrive ? Et ça a viré à la fixation. J'ai donc tourné les pages avec réserve et ne suis jamais réellement rentré dans
l'intrigue, de la même manière que j'ai gardé mes distances avec les protagonistes. Même le style de l'auteur, son talent pour les réparties et sa capacité à proposer de bons personnages ou à imaginer des ambiances immersives n'y ont rien fait.
Je n'ai donc pas grand chose à reprocher à ce livre si ce n'est d'avoir été vendu pour ce qu'il est, avec honnêteté, un premier volume. Mais, ce n'est pas moi qui vais vous l'apprendre, l'enfer est pavé de bonnes intentions.
A lire pour la belle écriture de l’auteur peut être mais le caractère aléatoire des suites du tome 1 me freine un peu.
RépondreSupprimerJe comprends tes réserves. J'aurais dû suivre les miennes...
SupprimerTu n'étais donc pas encore assez échaudé puisque tu t'y es aventuré. Au moins ça confirme ce que j'envisageais : pour moi les séries des Moutons ça sera seulement quand tout sera sorti.
RépondreSupprimerOui mais le problème à trop repousser les lectures, c'est qu'on finit souvent par ne plus y venir.
SupprimerEst-ce qu'on peut dire que Jaworski est le G. R. R. Martin français? 👀
SupprimerVa savoir...
Supprimer"Je n'ai donc pas grand chose à reprocher à ce livre si ce n'est d'avoir été vendu pour ce qu'il est" --> Quel paradoxe, héhé! Mais je comprends bien. Pour ma part, je relirai Jaworski un jour, sans doute, mais en partant effectivement sur quelque chose de bien complet au moment de ma lecture!
RépondreSupprimerQuelle erreur de la part des Moutons : ils ont réussi à dégouter une partie de leur lectorat captif.
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