Jacques Sadoul présente
Les Meilleurs récits de Amazing Stories (période 1926/32)
Ed. J'ai Lu
Créé en 1926 par Hugo Gernsback, Amazing Stories est le premier magazine de pulp à se consacrer exclusivement à la science-fiction. Son fondateur, auquel on attribue d'ailleurs la paternité du terme "science-fiction", tâte d'abord le terrain avec des rééditions puis propose bientôt des textes inédits signés par des auteurs inconnus et mal payés. Ce dernier point pose rapidement problème et des rumeurs se mettent à circuler sur l'honnêteté et les pratiques financières de Gernsback, en particulier alors qu'il dirige plusieurs sociétés d'édition et cherche visiblement à en rentabiliser certaines au détriment des autres, voire certaines publications à celui de ses contributeurs. Amazing Stories n'échappe pas aux manœuvres budgétaires et elle est déclarée en faillite avant d'être rachetée par Ziff Davis. Malgré les polémiques financières et les changements de direction, puis la crise de 29 et la grande dépression, la revue survie. Son tirage est faible, sa périodicité également. Il faudra attendre la fin des années trente avant qu'elle ne retrouve la santé. Entretemps, de 1926 à 1932, elle aura publié les nouvelles suivantes, présentées comme ses meilleures :
Abraham Merritt, Les Êtres de l'abîme
Au moment d'installer leur campement dans une clairière, deux explorateurs voient surgir un homme de l'ombre. Mais est-ce encore un homme ? Il est prostré, mutilé et tient des propos incohérents au sujet des "êtres de abîmes" avant de perdre connaissance. Ils s'interrogent sur ce qui a bien pu lui arriver.
G. Peyton Wertenbaker, L'Arrivée des glaces
Dennell s'est porté volontaire pour une opération chirurgicale qui doit le rendre immortel ! Mais il y a un prix à payer : elle le privera "de toutes les choses associées au sexe, l'amour, le sens de la beauté, le goût des arts et de la poésie". La vie vaudra-t-elle alors d'être vécue ? Il n'y a qu'un moyen de le savoir...David H. Keller, La Guerre du lierre
Ses concitoyens se moquent de M.White, pourtant biologiste renommé, alors qu'il tente de les avertir d'un danger imminent : la prochaine guerre ne se fera pas entre pays ennemis mais entre les Hommes et les plantes ! Le lierre est vivant et bien décidé à exterminer ceux qui prétendent domestiquer la nature...
Wallace West, Le Dernier homme
Exposé dans la vitrines d'un musée, M-1 est le dernier homme sur la planète - comprenez par là l'ultime représentant de la gent masculine. Les femmes, qui se sont affranchies du besoin des hommes, viennent l'observer avec curiosité. Lui, de son côté, fulmine et rêve de quitter cet endroit où il a toujours vécu.
Francis Flagg, Les Cités d'Adarthia
Ardathia est dirigée par les Titans. lesquels sont servis par les Sous-êtres. Les maîtres et les esclaves. C'est ainsi depuis toujours. Mais le bruit court que des "égalisateurs" veulent renverser l'ordre établi. En effet, les serviteurs, révoltés, s'organisent. Mais est-ce vraiment l'égalité qu'ils cherchent ?
Roman Fredrick Starzl, Le Sous-univers
La machine qui doit propulser Hale dans l'infiniment petit est prête, le professeur en est convaincu, à tel point d'ailleurs qu'il est prêt à faire partir sa propre fille avec son assistant. Mais une question reste sans réponse : s'il est relatif, le temps s'écoule-t-il à la même vitesse de part et d'autre de la machine ?
Neil Ronald Jones, La Planète au double soleil
Conformément à ses dernières volontés, la dépouille du Pr Jameson a été placée dans une fusée funéraire et expédiée dans l'espace. Quarante millions d'années plus tard, une race extraterrestre redonne vie à son cerveau, resté intact grâce au vide intersidéral, et l'installe dans un corps métallique.
Philip Francis Nowlan, Armageddon 2419 après J.-C.
Après avoir été plongé en état d'animation suspendue durant cinq siècles, Anthony "Buck" Rogers découvre au réveil de ce long sommeil que les États-Unis ont été annexés par les Mongols. Il décide de tout mettre en œuvre pour éliminer ce fléau du sol américain, voire de la surface de la Terre !
Cédée à de nombreuses reprises, la revue continue à traverser des périodes de crises, certaines d'ordres financières, d'autres plus déontologiques. Malgré cela (ou peut-être grâce à cela, va savoir), la revue garde la tête hors de l'eau et, après avoir publié quelques textes qui la placent en liste des nominations de prix prestigieux ou avoir donné sa chance à des auteurs depuis renommés, elle va même survivre à la fin de l'ère du pulp. Elle existe encore aujourd'hui. Mais si on en croit Jacques Sadoul, elle n'a rien proposé depuis 1932 qui vaille la peine d'en faire un autre volume. Il faut dire que, depuis sa création un siècle plus tôt, elle aura semble-t-il recyclé plus de textes de seconde main qu'elle n'en aura proposé d'originaux. Ceci explique sans doute cela.
Et pour faire le point sur ce challenge, c'est ici.
Bon, c'est moins enthousiasmant que d'autres anthologies du même genre que tu as déjà chroniquées, mais c'est craquant quand même.
RépondreSupprimerJe dois reconnaître que, si ce volume est correct, il est loin d'être le meilleur de la collection.
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