Jacques Sadoul présente
Les Meilleurs récits de Wonder Stories
Ed. J'ai Lu
En 1929, quelques mois seulement après avoir cédé Amazing Stories, Hugo Gernsback ne perd pas son temps et créé trois nouvelles revues, dont celle qui nous intéresse aujourd'hui. Malheureusement, il ne modifie pas la recette et se contente avec celle-ci de proposer un pâle prolongement de la précédente, ce dont les lecteurs ne sont pas dupes. Comme elle ne s'en distingue pas suffisamment et n'offre rien de vraiment novateur, son manque de personnalité ne lui permettra jamais de s'en démarquer. De plus, lancée l'année même de la Grande Dépression, sa survie est difficile. Face aux déboires financiers auxquelles elle fait face, l'éditeur, spéculateur dans l'âme, la revendra dès 1936. Entre ces deux dates, il y aura publié quelques romans-feuilletons et des nouvelles, au nombre desquelles on compte toutefois celles de Stanley Weinbaum, sa découverte la plus notable. Deux d'entre elles figurent d'ailleurs au sommaire de cette anthologie qui reflète, si l'on en croit Jacques Sadoul, les heureuses mais rares exceptions d'une revue au niveau "plutôt faible"...
Clark Ashton Smith, La Cité de la flamme chantante
Parti en compagnie d'un collègue illustrateur, un auteur de romans fantastiques est depuis porté disparu. Son meilleur ami, qui reçoit ses notes de voyage par la poste, décide d'aller à sa recherche sans être sûr, toutefois, de savoir si ce journal n'est pas une fiction, tant le récit qu'il contient est improbable.
Stanley Weinbaum, L'Odyssée martienne
Dick Jarvis, qui a conquis Mars, se lance dans le récit de son explorations de la planète rouge. Il y a notamment découvert une drôle de faune, dont la sympathique créature en forme d'autruche, qui lui fit office de guide et dont les œufs auraient d'incroyables capacités et pourraient guérir bien des maladies.
Philip Barshofsky, Une nuit préhistorique
Des millions d'années avant notre ère, alors que Mars se meurt, ses habitants cherchent une planète d'asile. Ils se posent sur Terre en plein jurassique, loin d'imaginer ce qui les y attend. La planète bleue devient le théâtre d'un violent affrontement entre les dinosaures et les petits hommes verts.
Hugo Gernsback, L’Éclair mortel
Un jeune inventeur a mis au point le plan parfait pour se débarrasser de celui qui n'était que son concurrent mais qui, depuis qu'il a séduit sa compagne, est devenu son rival : il compte l'éliminer en un coup de fil. Une électrocution à 350 000 volts via la ligne téléphonique ! Il décroche et l'appelle...
Francis Flagg, Le Surhomme du Dr Jukes
Le Dr Jules convainc un malfrat de se prêter à une expérience visant à le rendre fort. Très, très fort. Ce que le cobaye ignore, c'est que le physicien ne compte pas le laisser vivant une fois qu'il aura eu confirmation de l'efficacité de son produit. Mais, on s'en doute, tout ne se déroule pas comme prévu.
Leslie F. Stone, La Conquête de Gola
Il y a fort longtemps, un appareil venu de la Terre se posait sur une planète où les femmes avaient réduit en esclavage les représentants du sexe masculin. La Matriarque, dernière personne à s'en souvenir, relate à ses filles l'arrivée de ce vaisseau rempli d'hommes bien décidés à conquérir la planète.
Edmond Hamilton, L'Île de déraison
Reconnu coupable de "rupture de raison", Allan Mann est envoyé en isolement afin de réfléchir aux conséquences de ses actes. Stoïque, il accepte sa condamnation, bien qu'il ignore pour quelle durée il part sur cette île - possiblement à perpétuité. Combien de temps lui faudra-t-il pour retrouver la raison ?
Stanley Weinbaum, Les Lunettes de Pygmalion
Dan Burke, embrumé par les vapeurs de l'alcool, se laisse séduire par l'invention d'un inconnu : un cinéma amélioré qui offre une expérience inédite au spectateur. Oubliez la passivité devant un écran, ici l'immersion est totale et tous les sens sont embarqués. Reste à faire la part entre réel et imaginaire...
Le contenu de ce recueil est très inégal et entre des textes plutôt convaincants s'en intercalent malheureusement d'autres assez faibles, voire mauvais. Si cette anthologie reflète fidèlement le niveau général, il n'y a rien d'étonnant en effet à ce que la revue ne se soit pas distinguée dans la masse des publications pulp et à ce que son fondateur s'en sépare aussi vite, en 1936. Par la suite, après avoir été vendue, elle change vaguement de nom pour devenir Thrilling Wonder Stories et sera encore publiée sous cette nouvelle identité durant une vingtaine d'années, son dernier numéro paraissant fin 1955. Et pour savoir si sa seconde vie est plus enthousiasmante que la première, il reste à lire l'anthologie qui lui est consacrée.
Et pour faire le point sur ce challenge, c'est ici.
Il y a quand même du Clark Ashton Smith, alors c'est bien, hihi! Tes compte-rendus sur ces nombreuses revues sont toujours aussi intéressants.
RépondreSupprimerMerci. En ce qui concerne Clark Ashton Smith, il reste une des valeurs sûres de chacun de ces recueils.
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