San-Antonio
Du plomb dans les tripes
Ed. Fleuve Noir
L'action de ce 5ème épisode des aventures de San-Antonio, publié en 1953, se situe, comme les précédents, durant la Seconde Guerre mondiale, pendant l'occupation. Nous retrouvons notre héros entre les mains de la Gestapo, en fort mauvaise posture, attaché à un établi de charpentier, une scie enclenchée à quelques centimètres de la tête. Gertrude, l'espionne allemande qu'il était censé éliminer, savoure le moment. La mission semble compromise, l'espérance de vie du commissaire également. Mais ce serait sans compter sur sa chance, ses réflexes et sa jugeote.
"C'est le moment de se frotter le cerveau à l'encaustique pour faire reluire les idées..."
San-Antonio court autant après Gertrude qu'il cherche à lui échapper. Dans ce jeu du chat et de la souris, qui est le chat ? Qui est la souris ? Ça dépend des passages. Ce qui est certain, c'est que le roman est violent, sans concession, ponctué de scènes de tortures sanglantes, radicales, et qu'il est rythmé par le bruit des bottes et une avalanche de macchabées. L'auteur y écoule un stock semble-t-il inépuisable de termes argotiques pour désigner les chleuhs, les frisés, les fritz, les boches, les verts-de-gris et autres teutons. Il y dresse le portrait d'une époque violente parcourue par des protagonistes engagés, d'un côté ou de l'autre, parfois malgré eux. Ici, pas de place pour l'indécision ! Toutefois, entre les résistants et les collabos, les lâches et les courageux, difficile de savoir où se situent les espions et les agents doubles...
"Dans ce putain de métier qu'est le mien, on ne peut jamais s'arrêter. Toujours naissent des éléments nouveaux qui nous poussent en avant à grands coups de tatanes dans le pétrus."
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