San-Antonio
L'Archipel des Malotrus
Ed. Fleuve Noir
L'archipel des Malotrus n'appartient à aucune grande puissance. Comme il est libre de toute tutelle étrangère, la France envisage d'y poursuivre les essais atomiques qu'elle a entamés en Polynésie. Mais, malheur ! Tabobo Hobibi, leur ministre des affaires étrangères, vient d'être victime d'un attentat sous nos latitudes. En pleines négociations diplomatiques, voilà qui tombe mal. San-A et Béru s'envolent donc vers ces confettis perdus au milieu de l'océan Pacifique pour convaincre la reine Kelbobaba de louer l'île de Tanfédonpa à la France plutôt qu'à la Grande-Bretagne, qui la convoite également. Il va falloir la jouer fine. La jouer fine ? Hmmm...
San-Antonio n'est pas vraiment réputé pour sa grande finesse. Comme souvent, l’intrigue sert surtout à mettre en scène sa galerie de trognes et à déverser un flot de figures de style. Le récit avance à grands renforts de paronomases, de néologismes, de calembours, de métaphores et d'autres accumulations et de personnages hauts en couleur, dans une atmosphère de foire diplomatique. Le plaisir est là, c'est certain, mais le roman manque indéniablement de doigté. L’usage presque désinvolte du blackface, le grimage en noir, notamment, donne l’impression d’un procédé déplacé, plus embarrassant que réellement subversif. Là où l’on attendrait une satire affûtée, on se retrouve avec une provocation datée qui alourdit le propos. On referme donc L’Archipel des Malotrus en ayant ri, certes, mais avec cette sensation qu’un humour plus précis, moins automatique, aurait permis au livre de gagner en mordant ce qu’il perd parfois en subtilité.
Et pour suivre l'avancée de ma lecture complète des aventures du commissaire San-Antonio, cliquez sur le sourire de l'auteur !


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