lundi 21 juin 2021

René Barjavel - Une rose au paradis

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René Barjavel 

Une rose au paradis 

Ed. Lizzie 


Purée, les gars, je crois que je suis devenu vieux !

Trop vieux pour lire Barjavel, en tout cas. J'ai lu et aimé plusieurs de ses romans quand j'étais ado et j'ai notamment souvenir d'avoir adoré La nuit des temps. Mais quelques décennies plus tard, j'ai le sentiment de ne plus avoir l'âge. Maintenant, va savoir, c'est peut-être propre à ce titre-ci. En particulier dans sa version audio.

Une rose au paradis est une variation sur le thème de l'arche de Noé. Monsieur Gé, un marginal richissime fatigué de ses contemporains, décide d'éliminer l'humanité et de repartir sur des bases neuves. Il a donc conçu un abri souterrain dans lequel il a réuni toutes les espèces animales possibles, des graines de tout ce que la planète compte de plantes, ainsi qu'un couple, leur garçon, leur fille et lui-même. Puis, en toute simplicité, il fait exploser des bombes atomiques, rendant la surface invivable pour les vingt prochaines années.

Le roman se déroule donc en huis-clos. Enfermés, les pensionnaires de l'abri mangent du poulet à chaque repas, des croissants tous les matins et s'occupent comme ils peuvent, en regardant les animaux en état de stase, en lisant le dictionnaire, en couchant ensemble, en discutant beaucoup et surtout en ennuyant copieusement le lecteur.

Certes le récit est d'une grande platitude mais je crois que l'interprétation de la comédienne n'est pas étrangère à son effet soporifique. Sarah Biasini - pour ne pas la nommer - lit le texte de manière monocorde, aussi bien les dialogues que les descriptions, les moments d'émotion que de tension. Son ton est sédatif du début à la fin. La version audio de ce livre, qui semble parfois lue sous tranxène, a un grand pouvoir narcoleptique.
 
C'est la première fois que je suis déçu par une version audio. Jusqu'à présent j'ai même souvent été très admiratif du travail des comédiens, quel que soit le registre, qu'il s'agisse de fiction, d’essai, de contes ou de récit, de SF ou de polar. Pour autant, il faut être honnête, dans ce cas précis tout n'est pas à mettre sur le dos de la comédienne. Le roman n'est pas exactement palpitant, les propos sont simplistes et les personnages fades, certaines scènes sont absurdes et le caractère globalement naïf est par moment presque embarrassant.
 
À moins donc que je ne sois devenu vieux.

Et pour faire le point sur ce challenge, c'est ici.

6 commentaires:

  1. Mais comme dit le dicton : c'est dans les vieux lecteurs qu'on fait les meilleures chroniques de livres.

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  2. Jamais lu Barjavel. J'éviterai de commencer par celui-ci, si jamais. En même temps, c'est loin d'être le plus connu (pour être honnête: je découvre son existence avec ce billet); peut-être que c'est aussi un roman mineur dans sa carrière?

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    1. Peut-être un roman mineur dans sa carrière d'auteur, sans aucun doute un roman mineur dans ma carrière de lecteur...

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  3. J'avais lu "l'enchanteur" de Barjavel, c'était correct sans plus.
    Peut-être aussi que tu deviens plus exigeant avec tes lectures et c'est bien normal, plus le temps passe, plus on a des attentes "fortes".

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    1. C'est ce que je redoutais : peut-être que je deviens vieux...

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