Benoît Reiss
L'Anglais volant
Ed. Quidam
- Regardez dans le ciel ! C'est un oiseau ? C'est
un avion ? C'est Superman !
- Heu... non... non... c'est juste l'Anglais
volant...
Pas de Superman dans ce roman, pas même l'ombre
d'un super-héros. Juste un anglais avec les cheveux oranges, des taches de
rousseur et un très grand sac - un bottomless bag, pourrait-on dire. Il
s'exprime dans une langue que nul ne comprend, a un comportement pour le moins
étrange et son séjour à Fayolle aura été aussi court qu'il aura durablement
impacté ses habitants et marqué les esprits. Mais qu'a-t-il fait au juste ? Pas
grand chose. Mais rien qu'on n'ait jamais vu auparavant.
Dans cette fable aux très longues phrases, résolument mystique et mâtinée d'une certaine forme de théologie facétieuse, Benoît
Reiss s'interroge sur notre besoin de croire. Il imagine l'épisode qui pourrait
être à l'origine d'une légende, pourquoi pas d'une religion. Et, tout comme
Bernadette Soubirous a eu son apparition, les habitants de Fayolle pourrait
bien avoir eu la leur en cette drôle de visite. Hallucination collective, révélation spirituelle ou
phénomène surnaturel, l'Anglais volant vole. Oui, il vole. Pas comme un oiseau,
pas comme un avion, pas non plus comme Superman. Et il n'y a pas que ça : tout le monde l'écoute et saisit ses propos même si personne ne sait ce qu'il dit. Il impressionne, rassemble, fédère et personne n'explique ni son comportement ni même sa présence.
Ce roman n'est donc pas l'histoire d'un Anglais, volant ou non, c'est plutôt celle de la manière dont un évènement peut inviter les masses à regarder dans la même direction, à se confier, s'ouvrir et espérer. C'est l'histoire d'un village qui avait cessé de croire, c'est l'histoire de ces gens qui avaient besoin d'une raison pour se parler et à qui manquait cruellement un moyen de communiquer. L'Anglais volant, c'est l'histoire d'une fédération. Il est arrivé, a créé du lien et est reparti. Où ça ? Vers l'infini et au-delà !
Ce roman n'est donc pas l'histoire d'un Anglais, volant ou non, c'est plutôt celle de la manière dont un évènement peut inviter les masses à regarder dans la même direction, à se confier, s'ouvrir et espérer. C'est l'histoire d'un village qui avait cessé de croire, c'est l'histoire de ces gens qui avaient besoin d'une raison pour se parler et à qui manquait cruellement un moyen de communiquer. L'Anglais volant, c'est l'histoire d'une fédération. Il est arrivé, a créé du lien et est reparti. Où ça ? Vers l'infini et au-delà !
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