Pierre Alferi
Hors sol
Ed. P.O.L
Intrigué par sa forme et séduit par son illustration de couverture, je me suis lancé dans ce livre sans trop savoir de quoi il retourne. Et pour cause, sa quatrième est mystérieuse et j'ignore tout de son auteur. Romancier, essayiste, poète, traducteur, Pierre Alferi est un artiste qui multiplie les casquettes. Il a beaucoup publié et je le découvre là avec un ouvrage totalement inclassable. Non pas que je veuille absolument ranger les livres dans des cases mais je dois reconnaître que celui-ci a le mérite d’être hors norme. Et, perplexe, je ne sais pas du tout quoi en penser.
Pierre Alferi imagine qu'en 2063 une poignée de représentants de la race humaine triés sur le volet embarquent dans des nacelles et s'envolent dans la stratosphère, laissant derrière eux une planète invivable et des terriens abandonnés à leur funeste sort. Le livre regroupe divers documents faisant état de la vie en orbite géostationnaire. Ainsi, des témoignages, des conversations, des extraits de journaux, des rapports, des articles de blogs ou des archives composent cet étrange objet littéraire. Mais ce qui pourrait sembler être une intrigue futuriste a bien moins des
airs de roman de genre que d'exercice d'écriture ou d'essai formel et stylistique. En effet, on réalise rapidement que le caractère romanesque est assez limité et l'expérience montre rapidement ses limites. L'auteur se disperse et les bonnes idées du livre tombent à l'eau alors que l'aridité du texte en rend à la longue la lecture difficile. Pourtant, des bonnes idées il y en a, notamment le processus de sélection des élus parmi les humains, le fait que les chapitres sont censés être traduits des langues qui ont survécu à l'évènement et la manière d'ailleurs dont celles-ci sont appelées ou non à y survivre, la gestion des loisirs ou encore la composition des nacelles. Sans oublier une plume inventive et par moments poétique.
C'est un livre curieux, pas inintéressant et occasionnellement très surprenant mais finalement trop inégal. Je crains que l'auteur ne se soit égaré ou éparpillé, sans jamais vraiment avoir trouvé le bon filon à exploiter. Encore une fois, je suis perplexe, je ne suis pas sûr de savoir quoi en penser.
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