Stanley G. Weinbaum - Aux limites de l'infini

Stanley G. Weinbaum 

Aux limites de l'infini 

Ed. L'Arbre Vengeur 

Avez-vous jamais entendu parler de Richard Guérineau ? Pour ma part, j'ignorais jusqu'au nom de cet auteur de BD - qui a pourtant signé de nombreux albums - il y a encore quelques jours. C'est à lui qu'on doit la superbe couverture de ce recueil de nouvelles. Je sais qu'il ne faut pas juger du contenu d'un ouvrage sur une illustration mais je dois avouer que j'ai aimé ce livre avant même de l'ouvrir. J'ai d'ailleurs du mal à croire qu'on puisse être sensible à l'un et pas à l'autre tant la couverture représente fidèlement le ton résolument rétro du recueil.

Un recueil rétro, certes, mais dont toutes les nouvelles ne peuvent clairement pas être qualifiées de SF. Le livre flirte avec les registres et saute volontiers du space-op au huis-clos médical ou à l'intrigue criminelle.

• Odyssée martienne relate le destin des premiers explorateurs de la planète rouge et leur rencontre avec les créatures qui la peuplent.
• La nouvelle titre, Aux limites de l'infini, nous fait suivre le raisonnement d'un statisticien qui cherche la solution à une énigme mathématique dont dépend sa vie.
• Les Mondes du Si s'interroge sur les conséquences possibles des décisions prises ou non.
• Dérive des Mers confronte le lecteur aux troubles internationaux créés par un cataclysme géologique.
• Les Lotophages est le récit d'une lune de miel mouvementée sur Vénus.
• Les Lunettes de Pygmalion imagine le cinéma immersif du futur.
• Et Graphe, de seulement quelques pages, est une farce sur l'impact du travail sur la santé. 

Mort très jeune, Stanley G. Weinbaum a peu publié, principalement des nouvelles dans les pulps des années trente qui ont donné ses lettres de noblesse à la science-fiction moderne - Amazing Stories, Astounding Stories et autres Wonder Stories. Les textes présentés ici sont très différents les uns des autres mais brillent tous par l'intelligence de leurs sujets et par l'ironie subtile avec laquelle ils sont traités. Il faut bien sûr adhérer à la désuétude de la langue et au caractère daté des références scientifiques, accepter que l'on puisse respirer et se promener sans équipement sur Mars ou sur Vénus. Pour le reste, cette sélection variée reflète une aisance à jongler avec les registres, une prodigieuse imagination et un talent précoce. Elle donne surtout très envie d'en lire plus.