Georges Bernanos
Journal d'un curé de campagne
Ed. Le Castor Astral
Georges Bernanos (le père de Michel) répondait, dans un questionnaire figurant dans les documents annexes de la présente édition, que la foi est la plus estimable des vertus et Maurras le personnage historique le plus sympathique. Voilà qui confirme l'image de catho de droite qui lui colle à la peau et annonce la couleur d'un roman réputé pour sa rigueur et son austérité.
Comme l'indique le titre, il s'agit du journal tenu par un curé fraîchement nommé dans une paroisse campagnarde du nord de la France. Jeune et passionné, en mission pour le Seigneur, il arrive pour guider ses ouailles, mais se heurte rapidement à la réalité du terrain, aux vices et à l'inertie d'une population cruellement dénuée de foi. Avec le temps qui passe, il commence à réaliser quel fossé le sépare de ses paroissiens, à sentir le poids de sa solitude, à douter de la pertinence de sa mission et de l'utilité de sa présence, quand bien même il ne doute jamais de sa foi.
Le cahier d'écolier qui fait office de journal se remplit des états d'âme du curé. Régulièrement, entre les anecdotes de son quotidiens, les réflexions sur son poste et les inquiétudes quant à sa santé fragile, des pages manquent, arrachées, et des passages entiers sont illisibles, raturés. Le curé s'auto-censure-t-il ? N'assume-t-il pas ses propos ? A-t-il des choses à cacher ? À moins que quelqu'un ne soit passé derrière lui ? Ces "trous", qui sont laissés à la libre interprétation du lecteur, soulèvent de nombreuses questions sur la personnalité du curé et permettent de ne pas en figer le portrait. Ils remettent tout le journal en perspective et lui donnent une dimension insoupçonnée. Finalement, les passages manquants finissent par être aussi éloquent que le reste du journal - ce procédé est assez brillant.
Comme annoncé, le roman de Georges Bernanos est rigoureux et austère. Mais c'est surtout un livre profond, intelligent, à la langue aussi belle que classique. C'est un très grand moment de littérature, ici enrichi par les documents annexes, les préfaces de François Angelier et d'André Malraux ainsi que par les courriers qui contextualisent l'écriture du roman et sa publication. Et, bien sûr, le stupéfiant questionnaire dont il était question au début de ce billet et qui justifie à lui seul la lecteur de ce livre dans la présente édition !
Le cahier d'écolier qui fait office de journal se remplit des états d'âme du curé. Régulièrement, entre les anecdotes de son quotidiens, les réflexions sur son poste et les inquiétudes quant à sa santé fragile, des pages manquent, arrachées, et des passages entiers sont illisibles, raturés. Le curé s'auto-censure-t-il ? N'assume-t-il pas ses propos ? A-t-il des choses à cacher ? À moins que quelqu'un ne soit passé derrière lui ? Ces "trous", qui sont laissés à la libre interprétation du lecteur, soulèvent de nombreuses questions sur la personnalité du curé et permettent de ne pas en figer le portrait. Ils remettent tout le journal en perspective et lui donnent une dimension insoupçonnée. Finalement, les passages manquants finissent par être aussi éloquent que le reste du journal - ce procédé est assez brillant.
Comme annoncé, le roman de Georges Bernanos est rigoureux et austère. Mais c'est surtout un livre profond, intelligent, à la langue aussi belle que classique. C'est un très grand moment de littérature, ici enrichi par les documents annexes, les préfaces de François Angelier et d'André Malraux ainsi que par les courriers qui contextualisent l'écriture du roman et sa publication. Et, bien sûr, le stupéfiant questionnaire dont il était question au début de ce billet et qui justifie à lui seul la lecteur de ce livre dans la présente édition !
J'ai jeté l'éponge au bout d'une cinquantaine de pages, trop abscons pour moi... En revanche, j'ai eu un véritable coup de cœur pour Monsieur Ouine.
RépondreSupprimerMême si j'ai adoré, je peux complètement comprendre que ça ne plaise pas… Quant à "Monsieur Ouine", il est sur ma pile !
SupprimerLe procédé m'intrigue, beaucoup moins le sujet.
RépondreSupprimerPourtant, les deux sont intéressants.
SupprimerJe vais tenter Georges Bernanos,même si c’est une lecture exigeante. Connaître les états d’âme de ce prêtre face à des fidèles imparfaits,le sujet m’intrigue au moment où quand même l’église traverse une crise grave.Finalement les classiques restent incontournables.
RépondreSupprimerCelui-ci est définitivement incontournable et brille par un équilibre parfait entre classicisme et modernité. J'espère qu'il te plaira autant qu'à moi.
SupprimerOK. Merci.Je vais me mettre à sa lecture.
RépondreSupprimerAlors bonne lecture !
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