Andrés Barba
Une république lumineuse
Ed. Bourgois
Une république lumineuse nous emmène à San Cristobál, une petite ville quelque part dans une région chaude et moite, entre une jungle luxuriante et un fleuve boueux. Le narrateur se rappelle un évènement qui s'y est produit vingt ans plus tôt, alors qu'il était un jeune fonctionnaire aux affaires sociales et chargé de mettre en place un programme d'intégration des communautés indigènes de la région : un beau jour, comme venus de nulle part, trente-deux enfants inconnus et hostiles sont arrivés en ville. Ils sont étranges, sales, parlent une langue qu'ils sont seuls à comprendre et sèment la panique dans cette cité langoureuse…
Dès les premières pages puis durant toute ma lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au film Le village des damnés (celui de de Wolf Rilla et daté de 1960, pas son remake par John Carpenter qui m'a beaucoup moins marqué). J'ai bien conscience qu'il y a beaucoup de différences et peu de similitudes mais je me demande si ce livre ne pourrait pas en être une adaptation très, très libre et empreinte de réalisme magique. C'est du moins l'impression que j'ai eu.
Contrairement au film qui, pour rappel, relate les aventures d'une bourgade dans laquelle sont nés, dans des conditions troublantes, une trentaine d'enfants étranges et maléfiques, le roman d'Andrés Barba ne m'a pas fait un grand effet. Malgré son décor visuel et immersif, ses scènes sont moins marquantes et les effets de suggestion ne parviennent jamais réellement à créer une ambiance inquiétante ou intrigante. Au contraire, il m'a laissé assez indifférent et face à un vague sentiment d'incompréhension. En effet, je n'ai jamais vraiment saisi où l'auteur voulait en venir ni même quel était son propos ou quels étaient les symboles disséminés dans l'intrigue. De plus - mais il n'y est pour rien, j'en ai bien conscience - ma lecture du roman a été parasitée par les images du film. Les descriptions des enfants sales, sauvages, étaient largement éclipsées derrière celles des enfants du film, calmes, aux cheveux blancs et au regard hypnotique. Ce sont eux que je voyais dès qu'ils entraient en scène. C'est vrai qu'ils étaient sacrément flippants ces petits gamins avec leurs yeux perçants et leur attitude glaçante…
Bref, je referme ce livre avec l'envie de revoir Le village des damnés et de lire le roman de John Wyndham dont il est adapté (je découvre aujourd'hui seulement que cette histoire est le fruit de l'imagination du père des Triffides).
C'est terrible quand on ne peut pas s'empêcher de penser à une autre oeuvre pendant une lecture - et je parle en connaissance de cause, ça m'est arrivé il y a peu - ça fausse forcément les attentes et le ressenti. Enfin, au moins tu as appris quelque chose, c'est déjà ça. ^^
RépondreSupprimerOn en apprend tous les jours !
SupprimerOui, il faut lire "Les coucous de Midwich", le vrai titre du roman de Wyndham. Je l'ai chroniqué il y a longtemps et je m'aperçois que mes billets d'alors étaient un peu sommaires. Jugez plutôt : http://sfemoi.canalblog.com/archives/2013/05/02/27063677.html
RépondreSupprimerTon billet ne fait que renforcer mon envie de le lire !
SupprimerMerde, tu m'as donné l'envie de revoir Le village des damnés et de lire le roman de John Wyndham dont il est adapté (je découvre aujourd'hui seulement que cette histoire est le fruit de l'imagination du père des Triffides).
RépondreSupprimerVient pas te plaindre après si tu fais des cauchemars (comme dirait l'autre) !
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