Walter Tevis
Le jeu de la dame
Ed. Gallmeister
Vous l'ignorez peut-être - et il est bien possible que vous vous en moquiez - mais j'adore les échecs. J'y joue tous les jours depuis... pfff... longtemps. J'ai toujours cinq ou six parties en cours, en différé, auxquelles je réfléchis au moindre moment de cerveau disponible. Parfois je gagne, parfois je perds et j'évite le nul autant que possible. Bref, je pouvais difficilement ne pas mettre mes pions au repos le temps de lire le roman de Walter Tevis.
Le jeu de la dame nous invite à suivre le parcours d'une jeune prodige des échecs, de l'orphelinat aux plus grands championnats internationaux, durant les années cinquante et soixante. En même temps que sa quête du titre de meilleur joueur, on la voit tomber dans la dépendance et lutter pour s'en sortir, mais également batailler en tant que femme dans un univers exclusivement masculin. Pourtant, dans ce roman qui dessine les contours d'une société dominée par les hommes, ce sont bien les femmes qui tirent leur épingle du jeu. L'auteur de L'oiseau d'Amérique apporte un soin tout particulier aux portraits de celles qu'il met en scène, à commencer par Beth, le personnage principal, une femme touchante et tiraillée par ses démons, contrastée, faible et forte à la fois, qu'on a envie de soutenir ou de secouer alors qu'elle va et vient, entre alcool et cachets, entre parties et championnats. Sa mère adoptive n'est pas moins intéressante, engoncée qu'elle est dans son rôle de femme bridée.
Si le roman cisèle soigneusement ses personnages, leur psychologie et les décors dans lesquels ils évoluent, il parvient à offrir une intrigue particulièrement solide et surtout à créer une tension palpable, aussi bien en ce qui concerne les addictions de Beth que lors des tournois qu'elle dispute. En effet, les parties sont rythmées, palpitantes et retranscrites avec passion. C'est d'ailleurs, à mon sens, sa plus grande réussite : immerger le lecteur dans les parties d'échecs et en rendre la lecture totalement addictive. Tellement addictive que je n'ai presque pas pensé à mes propres parties en lisant celles de Beth.
J'ai beaucoup joué aux échecs étant étudiant, j'ai repris depuis 3 ou 4 ans de temps en temps... je lirai donc ce roman !
RépondreSupprimerEt après avoir lu le roman, il y a fort à parier que tu auras envie d'y rejouer plus que de temps en temps.
SupprimerDis comme ça, ça semble aussi accrocheur et efficace que la série! Je tenterai bien la lecture même si le monde des échecs m'est inconnu personnellement
RépondreSupprimerC'est effectivement très accrocheur. Et je pense qu'il est inutile de savoir jouer aux échecs pour en apprécier la lecture. Donc, tu peux foncer !
SupprimerConnaissais que L”homme tombé du ciel qui est très beau et que je conseille à plein de gens.
RépondreSupprimerNe jouant pas aux échecs,il y a peut-être une double lecture à faire du Jeu de la dame pour ce qui me concerne.
Je n'ai pas lu "L'homme tombé du ciel" mais il est bien possible que j'y vienne. Et, va savoir, la lecture de celui-ci pourrait bien de donner envie d'apprendre à jouer aux échecs...
SupprimerTu confirmes toute mon envie de le lire - comme tout ce qu'a écrit Walter Tevis - ça a l'air, comme le dit Yuyine, aussi bien que la série. Tu l'as vue ?
RépondreSupprimerN'ayant pas le temps de faire les deux, j'ai dû choisir entre regarder la série et lire le roman (par ailleurs, je ne regarde jamais de série, c'est bien trop chronophage).
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