vendredi 20 août 2021

L'Autoroute de Sable - Numéro 1 - La photocopieuse

L'Autoroute de Sable Numéro 1 La photocopieuse
L'Autoroute de Sable 

Numéro 1 - La photocopieuse

 
Inconscients, joueurs, optimistes, ambitieux ou visionnaires, les trois fondateurs de la folle association dont il est question ici n'ont pas eu froid aux yeux. En effet, lancer en juin 2021 une revue littéraire "dédiée aux nouvelles mystérieuses ou absurdes" était un pari audacieux. La première de couverture de ce volume le présente comme un numéro 1 et annonce la thématique : La photocopieuse. On apprendra, plus loin dans l'ouvrage, la thématique prochaine : Trois grenouilles. En revanche, pour quand celle-ci est-elle prévue ? Mystère. Rien pour l'instant n'indique la périodicité de ce qui se présente plus comme un livre que comme un article de presse.

L'Autoroute de Sable est une revue composée de onze nouvelles - deux d'entre elles accompagnées de leur version originale, en espagnol pour la première, en allemand pour la seconde - à la longueur variable - courte comme une page ou longue comme une quarantaine. Comme souvent dans les recueils, qui plus est dans les anthologies d'auteurs, le résultat est assez inégal et certains contributeurs semblent s'être plus confrontés à la thématiques ou au registre que d'autres. Je n'en retiendrai sans doute pas toutes les nouvelles, même si aucune d'entre elles n'a à rougir de figurer dans ce premier numéro.

Philippe Annocque, écrivain protéiforme, imprévisible au possible et qui avait notamment signé l'excellent Pas Liev, nous offre un texte original, dont la trouvaille formelle peut déstabiliser de prime abord mais qui nous prouve une fois de plus son aisance dans le domaine de l'absurde. Pierre Barrault, un jeune écrivain que je suis depuis ses débuts et dont le simple nom au sommaire de cette revue a suffi à me faire sauter le pas, est fidèle à lui-même. L'auteur de L'aide à l'emploi ou encore de Catastrophes nous livre une variation fragmentaire et foutraque sur le thème du roman noir et pousse le non-sens dans ses derniers retranchements. Quant à Chloé Kobuta, il lui aura suffi d'une unique page pour donner le ton et frapper fort. Inutile de rentrer dans le détail de chaque autre nouvelle : encore une fois, elles sont toutes intéressantes pour une raison ou pour une autre. Certaines explorent avec incongruité le registre, d'autres interprètent singulièrement la thématique, toutes révèlent un indéniable plaisir à se frotter à la forme.

Finalement, pourquoi "la photocopieuse", cet invisible objet de la vie de bureau, cet appareil de la reproduction à faible coût, ce symbole du morne quotidien ? Pourquoi ? Ou plutôt, pourquoi pas ? Oui, pourquoi pas ?

4 commentaires:

  1. alors, nous resterons sur un "pourquoi pas?"

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    1. C'est toujours mieux que de rester sur un "pourquoi ?"...

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  2. Je ne sais pas pour les nouvelles, mais pour le concept : mystérieux certainement, étonnant encore plus, mais absurde pas vraiment, ça a même l'air bien malin cette revue-livre.

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    1. Ça l'est. Et je serai au rendez-vous du numéro deux.

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