Un soir, un train
Ed. L'arbre vengeur
Vous seriez capable de me citer le nom d'un romancier belge néerlandophone, vous ? Non ? Bah maintenant, vous pouvez : Johan Daisne. On en apprend tous les jours, n'est-ce pas ? Et en voilà même un peu plus : l'écrivain flamand, né en 1912 et mort en 1978, est l'auteur passablement oublié d'une œuvre poétique, romanesque et théâtrale, et s'inscrit dans le courant du réalisme magique. Quand je vous disais qu'on en apprend tous les jours. C'est ça qui est beau avec internet. Vous cliquez sur un lien, plus ou moins par hasard, l'œil vague collé à votre écran, telle la vache devant sa voie ferrée, et là où vous vous attendez à lire le bête avis d'un lecteur, vous assimilez des informations qui vous serviront un jour, va savoir, à épater la galerie ou à battre vos adversaires lors d'un jeu quelconque. Mais pour cela encore faudrait-il que vous reteniez ce que vous êtes en train de lire, ce qui n'est pas gagné si ce billet ne se grave pas plus dans votre mémoire que ce roman ne s'est inscrit dans la mienne. En effet, même s'il est tout à l'honneur de l'éditeur bordelais de l'avoir exhumé, élégamment illustré et fait préfacer par un autre belge, je crains que Un soir, un train ne soit pas réellement mémorable et que, telle la vache oubliant le trafic ferroviaire de ce jour, je n'oublie rapidement ma lecture d'hier soir.
Œil vague ? Vache et voie ferrée ? C'est exactement ça. J'ai assisté au passage du train, le regard bovin, sans dénicher à quoi me raccrocher. Je m'attendais pourtant à trouver mon compte avec l'histoire de cet homme qui constate un jour que tous les passagers du wagon dans lequel il se trouve sont endormis. Tous. Il est d'abord troublé par cette coïncidence, puis intrigué, puis effrayé. Alors il passe dans le wagon suivant mais là aussi tout le monde dort. Le wagon d'après, pareil. Il va pour explorer un nouveau wagon quand il est abordé par un autre passager. Les deux hommes commencent à réfléchir à la situation, constatent qu'ils sont les seuls éveillés et que leur montre s'est arrêtée à la même heure avant de divaguer sur le sens ou la vacuité de la vie, le temps qui passe et l'inertie de l'existence. Le roman prend alors une tournure métaphorique mais, avant que je n'en réalise l'intérêt potentiel, le train avait déjà filé, m'abandonnant sur le bord de la voie. Impossible de le rattraper. Je prendrai le suivant.
Mais si, il y a Jeroen Olyslaegers (et son excellent roman "Trouble") ou Lize Spit (et l'incontournable "Débâcle") !!
RépondreSupprimerEn effet, soyons honnête, il y en a d'autres, notamment les deux que tu cites ou encore certains que l'on retrouve dans les archives de ce blog, tel que Willem Elsschot ou Jean Ray (même si ce dernier écrivait surtout en français)...
SupprimerJe vais changer de quoi, ce train n'est pas pour moi.
RépondreSupprimerAu-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable.
SupprimerIl faut impérativement voir et chérir le film que Delvaux en a tiré (avec Montand et Anouk Aimée) envoutant et totalement inoubliable!
RépondreSupprimerJe ne l'ai jamais vu. Promis, j'y jetterai un œil.
SupprimerMais il y a une troisième personne! Et ils s'n en vont et arrivent dans une ville ou les habitants parlent une langue qu'ils ne comprennent pas. Sublime nouvelle écrit en 1948.
RépondreSupprimerEffectivement, il y a une troisième personne et il se produit quelques évènements. J'avais fait l'impasse sur ces détails car je ne trouvais pas utile de résumer toute la trame. Merci de t'en être occupé pour moi.
SupprimerMeuh meuuh meeuuh meuuh meeuh.
RépondreSupprimerPardon, en humain : c'est dommage, le pitch était intrigant. Hâte au moins de gagner un jeu grâce à Johan... mince, Johan comment déjà ?
Johan... Johan... Fichtre ! J'ai oublié !
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