lundi 7 février 2022

Laurent Chalumeau - Kif

Laurent Chalumeau Kif Rivages
Laurent Chalumeau 

Kif 

Ed. Rivages 


George Clooney me file des complexes (clic). Mais, vous vous en doutez, je ne suis pas le seul et certainement pas le plus atteint ; il n'y a qu'à voir Laurent Chalumeau et le personnage principal de son Kif. Lequel des deux est le plus sévèrement touché ? Le premier pour avoir infligé au second un patronyme lourd à porter ou le second pour devoir subir les caprices du premier ?

Je précise : Le protagoniste de ce roman se nomme Georges Clounet. Voilà qui annonce la couleur. Maintenant, je vous laisse imaginer les réactions de celles et ceux auxquels il se présente en tant que nouveau gérant du Kif, la boîte de nuit qu'il dirige depuis peu et bien malgré lui. Déjà que tout n'est pas simple, entre les flics véreux, les associés pourris, les extrémistes enragés, les politiciens opportunistes ou encore les dealeurs et les truands qui ont décidé de faire une affaire personnelle de la discothèque. Tout ce beau monde ignore alors que, bien qu'il porte un nom qui invite à la plaisanterie, il faut prendre Georges Clounet au sérieux, très au sérieux, surtout quand il affirme que la corruption ne passera plus.

Mais devoir prendre le personnage au sérieux n'implique pas nécessairement qu'il faut prendre le livre de la même manière. Laurent Chalumeau ouvre d'ailleurs son roman noir comme une comédie : le nom du personnage, les références, les discours ridicules et absurdes, tout va dans le sens de la farce grotesque. Et plus on avance dans l'histoire, plus la balance trouve sa juste place entre critique sérieuse de la société, de la politique ou de la religion et parodie moqueuse des discours calibrés et de ceux qui les tiennent. Une fois parfaitement positionné, alors l'auteur laisse aller son talent de scénariste et de dialoguiste - l'intrigue se met en branle, les réparties fusent, le plaisir est à son comble.

2 commentaires:

  1. C'est risqué ce nom quand même. Si je vois "Georges Clounet" en quatrième de couverture, je repose le livre immédiatement. Enfin, pas maintenant que j'ai lu ta chronique. C'est elle qui devrait figurer à l'arrière du livre tiens.

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    1. C'est un livre qu'on m'a offert. Et je dois avouer que quand j'ai lu la quatrième de couverture, j'ai mentalement levé les yeux au ciel. Comme quoi...

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