Max Brooks
World War Z
Ed. Audiolib
Vous vous souvenez du Covid (sic) ? Vous vous en souvenez ? Moi, pas tant que ça. Du moins, c'est ce que je croyais. Puis je me suis rendu compte, à l'écoute de World War Z, à quel point cette période avait conditionné ma conception de la politique sanitaire ou encore orienté celle de ma perception de la gestion de crise à l'échelle internationale. Ce qui fait que - même si c'est impossible à vérifier - je suis convaincu que, si j'avais lu - ou écouté - le livre de Max Brooks avant l'époque Covid, je n'en aurais pas fait la même expérience. Alors, je l'aurais sans doute envisagé comme une simple variation supplémentaire sur le thème post-apocalyptique, un roman de fin du monde aussi malin et érudit que crédible, certes, mais surtout hautement improbable en ce qui concerne les incapacités de nos gouvernements et les incertitudes de nos contemporains. La récente pandémie a donné raison à Max Brooks quant à l'inefficacité des uns et la tendance à l'opportunisme des autres.
Sous-titré "une histoire orale de la guerre des zombies", World War Z rassemble les retranscriptions d'une sélection d'interviews menées par un agent de la commission Post-Traumatique de l'ONU, dans le cadre d'un état des lieux au lendemain d'une épidémie de morts-vivants. Il y a bien quelques (rares) scènes un peu crades de membres arrachés, de fractures ouvertes, de sang qui gicle et de cervelles qui coulent, mais les témoignages ont moins pour but d'offrir les descriptions graphiques propres au registre que de dresser les contours d'une crise sans précédent et d'étudier, à travers les comportements de citoyens, de militaires, de journalistes, de religieux, de politiques, de médecins, les conséquences d'un tel évènement sur une population loin d'y être préparée.
Le livre de Max Brooks est troublant de sérieux et de réalisme, autant dans sa langue - et ici dans son interprétation - que dans son ton et ses propos, à tel point que je me suis interrogé durant mon audio-lecture sur la
portée métaphorique d'une épidémie aussi absurde que celle de zombies.
En effet, comment ne pas imaginer qu'un livre à ce point fin dans son analyse et ses interrogations, qui pousse si loin son examen de la société ou de la politique, qui va jusque dans le détail de tous les domaines qu'il explore, puisse ne pas dissimuler un sujet moins futile derrière celui qu'il affiche ? J'ai donc décidé de l'observer sous un autre
angle, de gratter le vernis, et j'en suis arrivé à élaborer la théorie suivante : les zombies sont sortis de nulle part, arrivent en masse, perturbent l'ordre établi, sont incompréhensibles, ont aboli les différences, annihilent les boomers et leurs enfants... World War Z... Le "Z" tient-il vraiment pour zombies ? Ne pourrait-il pas plutôt s'agir de... la génération Z - ces jeunes gens nés durant la première décade du vingt-et-unième siècle, avec lesquels les vieux ont peine à communiquer et ne partagent plus de références communes, puis qui les remplaceront bon gré mal gré ? Hein ? Non ? Non... soyons sérieux... j'ai bien aimé cette idée mais je ne vais pas essayer de vous la vendre outre mesure. Je n'y ai pas cru moi-même bien longtemps. Le sous-titre du roman est éloquent, l'hommage à George Romero en fin de volume également, World War Z est bel et bien une histoire de zombies. Mais une excellente histoire de zombies !
C'est vrai qu'en un sens, rien ne semble plus improbable désormais. Je croise les doigts pour que l'avenir ne te donne pas raison comme il a donné raison à Max Brooks. 😅
RépondreSupprimerAh mais tu me donnes carrément envie de le découvrir, même si les zombies et moi,... nous ne partageons pas les mêmes goûts, si tu vois ce que je veux dire...
RépondreSupprimerDonne sa chance au produit !
SupprimerLe bouquin a l'air génial. C'est dingue. J'émets donc l'hypothèse que le film n'est pas à la hauteur. Mais comme je n'ai ni lu le livre ni vu le film, c'est une pure hypothèse.
RépondreSupprimerTu m'as donné trop envie.
Bravo pour la génération Z. 🤣
J'ai vu le film à sa sortie et je n'en ai gardé aucun souvenir. Je pense que le livre restera, lui.
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