Jacques Sadoul présente
Les meilleurs récits de Weird Tales (3 - période 1938/42)
Ed. J'ai Lu
Faut-il vraiment que je présente encore une fois Weird Tales, le magazine occasionnellement annoncé comme "unique en son genre" ? Pour l'avoir déjà introduit ici et là, on va dire que non. Après tout, quand je vois que Jacques Sadoul lui-même se contente de quelques lignes paresseuses en guise d'introduction de ce volume et, aussi surprenant que cela puisse paraitre, y confesse avoir casé certains textes pour leur notoriété mais clairement pas par goût, je pense que le mieux est d'être bref. Bref, donc, nous sommes en 1938. Lovecraft est mort, Howard également, et la relève n'est pas encore assurée. Le sera-t-elle un jour ? Rien n'est moins sûr. En effet, la revue, qui tourne sur ses acquis, a déjà un pied sur la planche savonneuse et verra la fin de son existence quelques années plus tard, après toutefois avoir encore publié quelques nouvelles, dont les suivantes.
Henry Kuttner, L'Ombre sur l'écran
Un producteur de cinéma de genre, à la recherche de la perle rare, entend parler d'un projet mené par un réalisateur génial
mais très secret. Celui-ci accepte de lui organiser une
projection privée des rushs de ce qu'il considère comme un chef-d'œuvre
d'horreur, impossible à révéler à un monde immature.
Robert Bloch, Esclave des flammes
Abe, un jeune garçon un peu perdu et apprenti pyromane, est un jour interpelé par un inconnu alors qu'il est sur le point de craquer une allumette. L'homme, mystérieux, s'avère être un illuminé fasciné par le feu et convaincu d'avoir une mission incendiaire à remplir. Il décide d'impliquer Abe dans son projet.
Ralph Milne Farley, La Maison de l'extase
Le narrateur s'adresse à vous, lecteur, pour vous rappeler cette soirée dont vous n'avez gardé aucun souvenir. Pour cause, ce jour-là, vous avez assisté à une séance de spiritisme au cours de laquelle vous avez fait une promesse que vous avez été condamné à oublier. Vous ne l'avez donc jamais honorée...
Robert Barbour Johnson, Tout au fond
Après s'être préparé à travailler dans un muséum d'histoire naturelle, un jeune homme s'engage dans la "Brigade Spéciale". Cette unité sécurise les tunnels du métro new-yorkais alors que les rames circulent et que les usagers ignorent les dangers qui se terrent dans l'obscurité et auxquels ils sont exposés.
Clark Ashton Smith, Le Jardin d'Adompha
Tout le monde a entendu parler du jardin secret que renferme le palais du roi Adompha mais, à part ce dernier et Dwerulas, le magicien de la cour, nul ne sait ce qu'on y trouve. Les légendes les plus folles circulent à son sujet. Toutes sont fausses. Toutes sauf une, celle impliquant les mains de Thuloneah.
Forrest J. Ackerman & Catherine L. Moore, La Nymphe des ténèbres
Au hasard d'une ruelle très sombre quelque part sur Vénus, Northwest Smith, aventurier spatial, vient au secours d'une jeune femme en fuite. Une fois à la lumière, il réalise qu'elle est invisible aux yeux des hommes ! Il va l'aider à se libérer de l'emprise des Nov, les créatures auxquelles elle vient d'échapper.
David H. Keller, La Déesse de Zion
Lors d'une visite du Parc National de Zion, un touriste est abordé par un inconnu qui lui propose de le guider le lendemain tout en haut de la montagne au pied de laquelle ils se trouvent. Au petit matin, les deux hommes démarrent leur ascension vers ce sommet qu'habituellement personne n'escalade.
Seabury Quinn, Routes
Sous les ordres du procureur de Judée, les soldats romains massacrent tous les garçons de moins de deux ans. Un barbare du nom de Kraus, qui découvre le pays, le peuple juif et la rumeur de la venue du messie, décide de s'opposer à la boucherie et s'impose comme le protecteur de la veuve et de l'orphelin.
Henry Kuttner, L'Hydre
La presse s'empare d'un fait divers pour le moins incompréhensible et que la science elle-même a du mal à justifier : la mort bizarrement liée de trois personnes tournées vers l'occultisme, la projection astrale et la consommation de stupéfiants. Mais ces décès sont-ils si suspects ? Voyons cela.
Fritz Leiber, Le Tueur fantôme
Le narrateur, qui vient s'installer dans le petit appartement qu'occupait son oncle récemment décédé, pose sa valise en carton et interroge le propriétaire. Celui-ci, pas plus que les autres, n'a grand chose à dire du défunt, un vieil homme solitaire qui n'a rien laissé derrière lui qu'une présence palpable.
Arrivé à la fin de ce troisième et dernier volume, c'est l'heure des comptes. L'ensemble, qui couvre une vaste période s'étirant de 1925 à 1942, est relativement homogène et la conclusion qui s'impose en ce qui concerne les dernières années est finalement la même que pour les autres : c'est plutôt bon. On baigne dans l'étrange, bien que rarement dans l'inattendu, entre fantastique et horrifique. Souvent efficace et toujours de qualité, en tout cas pour ce que j'ai pu en lire, le magazine finira pourtant par s'éteindre. Son dernier numéro voit le jour en 1954, après avoir contribué pendant plus de trente ans à promouvoir la littérature de genre et à faire découvrir le talent d'auteurs aujourd'hui incontournables.
Youpi, youpi.
RépondreSupprimerJ'ai lu Le Jardin d'Adompha et je m'en souviens! Le texte était dans le recueil en français avec lequel j'ai découvert Clark Ashton Smith. Ces livres de poche noirs avec titre rouge de la Librairie des Champs Élysées. Ça m'a fait prendre conscience que le végétal peut être franchement repoussant et malsain.
J'ai parfois l'impression que c'est pour toi que je lis les titres de cette collection !
SupprimerJe suis flattée par cette impression 😎
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