San-Antonio
Les souris ont la peau tendre
Ed. Fleuve Noir
C'est par une journée "plus triste qu'une carte de rationnement" que San-Antonio marche sur une plage de Belgique. Il se dirige vers un troquet pour en rencontrer le tenancier, son contact sur place. Mais c'est un macchabée qu'il y trouve, punaisé à son frigo, un sabre enfoncé dans le ventre. Puis c'est au tour d'une inconnue, qui vient de lui glisser discrètement une photo dans la poche, de se faire dessouder. Ce sont les deux premiers morts d'un roman parsemé de cadavres et rempli de soldats de la Wehrmacht.
Dans cet épisode, dont l'action se déroule en 1943, l'auteur met à profit une intrigue classique d'espions et d'agents doubles pour faire le portrait d'une Europe sous l'occupation et dessiner un décor dans lequel résonnent les claquements de bottes et brillent les casques à pointe. Les allemands sont omniprésents et il règne une ambiance paranoïaque et pesante.
"Il y a du gris partout. Le soleil couchant lui-même semble vide et éteint. Il doit en avoir marre d'éclairer ce monde à la gomme et je le comprends."
Au fil de scènes violentes ponctuées de réparties qui frappent juste et orchestrées autour du sens de l'à-propos de son protagoniste, l'auteur continue à travailler les éléments qui deviendront sa marque de fabrique : il affine son personnage, fait ses gammes argotiques et invective le lecteur à grand renfort d'expressions imagées et familières. La série, qui démarre sous les meilleurs auspices possibles, se met doucement en place. Ce n'est encore que le troisième épisode.
Et pour suivre l'avancée de ma lecture complète des aventures du commissaire San-Antonio, cliquez sur le sourire de l'auteur !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire