San-Antonio
Ne mangez pas la consigne
Ed. Fleuve Noir
Par un caprice des pététés, ce n'est que quelques heures avant l'arrivée de la cousine Adèle que la lettre annonçant sa visite est glissée sous la porte de Félicie. San-A est donc appelé en catastrophe par sa mère pour aller accueillir à la gare celle qu'il présente comme, dans l'échelle des ennuis familiaux, se situant "entre le téléphone en dérangement et l'indigestion de moules". La cousine est tellement chargée que ses bagages ne rentrent dans la voiture. Le commissaire ouvre alors une consigne de gare et découvre, horreur ! une tête ! Une deuxième dans la suivante, puis une troisième...
"Cela étant posé, MM, les lecteurs sont priés d'attacher leurs ceintures, car nous allons amorcer un virage grammatical et passer de l'imparfait au présent sans modifier notre vitesse de croisière. L'imparfait, comme son nom l'indique clairement, n'est pas satisfaisant, et son emploi est à déconseiller dans des récits aussi vivants que les miens."
Pendant qu'il envoie Pinaud vérifier les consignes de toutes les gares de la capitale et qu'il met Béru - pas encore remis du mariage d'Alfred, l'amant de son épouse, avec sa shampouineuse - sur une affaire d'adultère qui l'encombre, San-Antonio entreprend d'identifier les victimes et de découvrir ce qui les lie. L'auteur, lui, va télescoper les deux enquêtes à grand renfort de coïncidences et de facilités scénaristiques, heureusement rehaussées de sulfureux jeux de mots, calembours, digressions et notes de bas de page. Quant à la cousine Adèle, disons que son portrait, impayable, compense le temps d'un épisode assez moyen la relative absence au casting des personnages secondaires de la série.
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