jeudi 3 août 2023

San-Antonio - Va donc m'attendre chez Plumeau

San-Antonio Va donc m'attendre chez Plumeau Fleuve Noir
San-Antonio

Va donc m'attendre chez Plumeau 

Ed. Fleuve Noir 


Non pas que je veuille absolument botter en touche mais je ne vais pas encombrer ce billet avec le résumé d'une intrigue qui n'est là que pour mettre en scène des personnages déjà bien connus de nos services. Sachez juste qu'il est question d'un diplomate indien, d'un secret soviétique, d'une arrestation, d'une évasion et de l'implication mystérieuse de notre héros qui va se demander durant une bonne partie du roman pourquoi il se retrouve mêlé à cette histoire. Une fois que vous avez accepté ça, on peut passer au point suivant.

Même s'il comporte bien une trame, ce 112ème épisode des aventures de San-Antonio semble surtout être l'occasion pour l'auteur d'épancher sa sinistrose. Il prête à son protagoniste une rare quantité de propos pessimistes et livre le fruit des réflexions que lui inspire cette société qu'il contemple d'un regard affligé. San-Antonio nous avait déjà habitué aux remarques sibyllines sur ses contemporains, mais pas à ce point. Lassé par l'uniformité de décors dont le dénominateur commun varie entre "buildinges" et Coca-Cola, peinant à trouver la finalité d'une existence passée à s'engraisser pour finalement être réduit à l'état de "poudre d'os", fatigué par la tendance des hommes à devenir "des gens", une catégorie dans laquelle il ne se reconnaît pas, il frôle la dépression.
"Et quoi de plus contraignant que d'avoir à paraître ce qu'on est pas ou peu, devant des gens qui, eux aussi, s'appliquent à donner d'eux-mêmes une idée non conforme à la vérité ? Conclusion, le savoir-vivre est haïssable, au même titre que le polygone irrégulier. Je n'en démordrai pas, ou alors il faudrait qu'on y mette le prix."
Mais, entre bons mots, formules inventives, comparaisons insolites, trouvailles saugrenues et métaphores baroques, il reste fidèle à lui-même : malin, élégant, spirituel. Fidèle à lui-même mais pourtant inattendu. Pour preuve, quand on s'y attend le moins, on découvre que Bérurier est devenu directeur de la police à la place du patron. Marrade en perspective ! On n'en sait pour l'instant pas beaucoup plus à ce sujet. Il faudra sans doute attendre l'épisode suivant, Morpions circus, pour avoir les détails...


 
Et pour suivre l'avancée de ma lecture complète des aventures du commissaire San-Antonio, cliquez sur le sourire de l'auteur !

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