mardi 21 novembre 2023

John Wyndham - Les transformés

John Wyndham Les transformés chrysalides anticipation Fleuve Noir
John Wyndham 

Les transformés 

Ed. Fleuve Noir 

 
La catastrophe nucléaire a eu lieu - du moins, c'est ce qu'on imagine. Les rares survivants se sont regroupés en de petites communautés primitives, à l'image de celle du Labrador dans laquelle nous invite l'auteur. Celle-ci est composée d'une poignée de gens pieux et rigoureux qui vivent selon des préceptes religieux proches de l'orthodoxie, avec le souvenir d'une technologie disparue et dans la crainte des malformations qui touchent indifféremment la moisson, alors détruite, le bétail, alors brûlé, les nouveau-nés, alors exilés vers des territoires encore irradiés.

Le personnage principal, un jeune garçon, fils du prêcheur de la communauté, a un secret. Même deux. Le premier est que sa meilleure amie a six orteils par pied, ce que ses parents ont toujours caché. Le second est plus embarrassant encore... Il est lui-même un mutant : il communique par la pensée avec d'autres enfants. Car il n'est pas seul. Heureusement, cette différence est invisible et tant que lui et ses semblables font profil bas, tout va bien. Mais quand, le jour où sa famille s'agrandit, il réalise que sa petite sœur possède le même don, en plus puissant, mais ne parvient pas à le maîtriser, il décide qu'ils doivent fuir avant d'être démasqués.

La seconde partie, qui offre le récit de la fuite des enfants confrontés autant à leurs questionnements qu'à d'autres parias, pas toujours très sains d'ailleurs, n'est malheureusement pas aussi convaincante que la première et, bien qu'efficace, elle clôture le roman sur une certaine note de facilité. Il est, à mon avis, plus intéressant de s'attarder sur le début du livre et en particulier sur cette société du puritanisme et sur son analyse, ainsi que sur les allusions à la politique répressive et culpabilisante de son époque disséminées par l'auteur. Ce dernier point n'est jamais aussi évident que lors de la confrontation entre notre jeune héros et son père qui, par un jeu subtil de doubles sens, parvient à faire dire à son fils ce qu'il ne veut pas dire puis par lui faire comprendre que son comportement, pourtant innocent, est répréhensible.
"Le respect de Dieu se trouvait fréquemment sur ses lèvres et la crainte du Diable constamment dans son cœur."
Avec ce roman post-apocalyptique, l'auteur de Révolte des Triffides se lance dans un manifeste virulent contre le fanatisme religieux tout en prônant l'acceptation de la différence. Ce projet louable est de plus servi par une langue riche aux formulations élaborées, à laquelle cette mythique collection ne m'avait pas habitué, loin s'en faut.

D'autres avis ? Hop ! Lekarr, Nomic...




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FNA n°123

2 commentaires:

  1. Ah oui, je me disais bien que ça m'était familier ! Un roman sympa mais pas du niveau du Jour des Triffides d'après mes souvenirs, qui est bien le même roman que la Révolte des Triffides, dont c'est la traduction plus ancienne du titre. J'ai longtemps cru que la Révolte était une sorte de suite...

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    1. Oui, il s'agit d'un seul et même livre, tout comme "Les Trasnformés" et "Les Chrysalides". Les joies de la traduction !

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