lundi 15 avril 2024

Marcel G. Prêtre - La cinquième dimension

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Marcel G. Prêtre 

La cinquième dimension 

Ed. Fleuve Noir 


Paru en 1969 dans la mythique collection Angoisse des éditions Fleuve Noir, La cinquième dimension est, soyons clair, un roman de gare de facture médiocre. Mais il est accompagné d'anecdotes intrigantes comme je les aime et qui, à elles seules, le sortent de l’ordinaire.
 
Marcel G. Prêtre est un romancier suisse, connu - mais c'est un bien grand mot - pour les cent cinquante livres policiers qu'il a écrits entre les années 60 et 80. Ce qui fait l'honorable moyenne d'environ cinq publications par an. De fait, il est avéré que plusieurs nègres ont œuvré pour celui qui, par ailleurs, publiait également sous d'autres pseudonymes. C'est là qu'on en arrive au point qui m'intéresse : Frédéric Dard. Les deux hommes se connaissaient, étaient même amis. Or, c'est le père du Commissaire San-Antonio qui, semble-t-il, aurait prêté sa plume pour ce titre-ci. Occasionnellement réfutée, cette théorie a depuis été largement étayée par les spécialistes de l'auteur.

Ce livre, que je qualifiais plus haut de roman de gare, serait d'ailleurs plutôt un recueil de nouvelles de gare. Jugez plutôt : l'auteur met en scène quelques amis coincés par une panne de voiture dans la campagne solognote, le temps d'une soirée froide et pluvieuse. Heureusement, ils vont trouver refuge dans ce château isolé que tous pensaient à tort abandonné. Là, devant la cheminée, un verre à la main, il vont tuer le temps en se racontant des histoires - un écolier malmené, un portefeuille magique ou encore une Rolls-Royce hantée...
"Belle histoire, en vérité, monsieur, dit le châtelain ; il y a de ces choses étranges... que seuls les initiés, les élus, peuvent percevoir."
Contrairement au châtelain du livre, j'ai trouvé que les histoires, pourtant écrites avec style, avaient un intérêt très inégal et globalement assez limité. En revanche, tout comme lui, je suis parvenu à mettre le doigt sur certaines "choses étranges", réservées aux "initiés", notamment les noms des protagonistes : Frédéric Bard, Armand de Camare ou Sven Jensen*. Les allusions sembleront évidentes pour ceux qui maîtrisent les codes du monde de l'édition mais, très anecdotiques, elles n’ôteront rien aux lecteurs qui ne les auraient pas perçues. En ce qui me concerne, même si elles ont su capter mon attention, elles ne sont pas parvenu à sauver ce livre particulièrement mal ficelé et dont les grandes coutures poncives ne dissimulent pas la paresse narrative.

* Le premier est évidemment Frédéric Dard, romancier, le deuxième Armand de Caro, fondateur du Fleuve Noir, le dernier Sven Nielsen, à l'origine des Presses de la Cité.

4 commentaires:

  1. « cent cinquante livres policiers qu'il a écrits entre les années 60 et 80. Ce qui fait l'honorable moyenne d'environ cinquante publications par an. » Changez les piles de la calculette...

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    1. En effet, une petite erreur d'inattention... C'est corrigé... Merci !

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  2. Publié dans la collection "Angoisse", il est sans doute l'un des mieux écrits, et peut-être le seul se présentant sous forme de nouvelles, un des rares mystères fantastiques de l'auteur. Ce qui est amusant, c'est qu'il ne cache nullement son univers familier à travers les personnages, et que certains passages ont été ou seront utilisés quasi in extenso dans d'autres romans signés FD ou pseudos. Et Jane Fonda à cheval en couverture, par Michel Gourdon, rien que ça !

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    1. Nous sommes d'accord en ce qui concerne la langue : l'auteur fait preuve d'un certain style. Et c'est vrai que la couverture est incroyable !

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