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samedi 1 janvier 2022

Christian Léourier - Jarvis, Le messager de la Grande Île

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Christian Léourier 

Jarvis - Le messager de la Grande Île 

Ed. Hachette "Bibliothèque Rouge" 


S'il m'arrive parfois de me dire que je suis né trop tôt et parfois que je suis né trop tard, je me suis rarement autant fait ce double constat qu'à l'occasion de la parution aux éditions Critic de l'intégrale de la série Jarvis.

L'éditeur rennais propose en cette fin d'année un gros volume composé des six romans initialement publiés entre 1974 et 1978 et agrémentés d'un septième et ultime tome jusqu'alors resté inédit. À l'époque, j'étais trop jeune pour lire ces "romans à l'attention de ce que l'on n'appelait pas encore les ados" et aujourd'hui je suis assurément trop vieux. Trop vieux pour la défunte et éphémère collection "Bibliothèque Rouge" ? Trop vieux pour la littérature jeunesse ? Trop vieux en tout cas pour le message naïf que la série véhicule. Mais quand je dis "la série", je devrais dire "le premier roman de la série" car je ne suis pas allé au-delà. Non pas que ce ne soit pas bien. C'est même plutôt bon, surtout dans son aspect romanesque. Mais je pense qu'à bientôt quarante-cinq, je ne suis plus le bon client.

L'action se déroule sur la planète Thalassa, où vivent les descendants des colons terriens. La vie y est rude, les terres émergées sont rares et les habitants tirent toutes leurs ressources de la mer. Jarvis est un chasseur de korqs, des créatures marines gigantesques. Celui qui protège ses concitoyens des dangers venus des profondeurs et ne se déplace jamais sans son harpon ignore au début du roman qu'il est sur le point de faire une découverte capitale qui pourrait remettre en question son mode de vie et celui de tous ses semblables…

Le livre démarre sur les chapeaux de roues. La narration est menée tambour battant, sans temps morts, les scènes d'action se suivent et la langue, simple et énergique, dresse des portraits réalistes, des décors visuels, et offre un caractère très immersif. Mais on comprend vite où l'auteur veut en venir et, la quête initiatique tournant rapidement à la fable écologique, le roman d'apprentissage n'est bientôt plus là que pour illustrer un propos sans nuance et cousu de fil blanc : arrêtons de chasser les baleines ! Mais je n'ai plus quinze ans et, face au discours simpliste et prémâché, le vieux viandard blasé qui sommeille en moi a pris le dessus. J'ai donc terminé cet inoffensif petit roman puis, plutôt que d'en lire les suites, je suis allé m'enfiler quelques bouchées de thon en boîte arrosées d'un coup de pinard. On ne me la fait plus à moi.

mercredi 29 janvier 2020

Christian Léourier - Helstrid

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Christian Léourier 

Helstrid 

Ed. Le Bélial' 


Vic est minier. Il travaille pour une compagnie qui exploite un minerai sur une planète lointaine et hostile, Helstrid. Les conditions de vie y sont difficiles, les risques sont considérables mais la paye est bonne. Ceci dit, Vic est moins venu pour l'argent que pour fuir son passé et cogiter en paix après une rupture amoureuse. Remonté contre le monde entier en général et contre une femme en particulier, il n'est pas surprenant qu'il accepte la mission qui lui est confiée au début de la nouvelle : accompagner un convoi de trois camions qui partent ravitailler un avant-poste à quelques centaines de kilomètres de sa base, unique passager d'un véhicule piloté par une intelligence artificielle. Prénommée Anne-Marie, celle-ci est étouffante de bienveillance et Vic prend un malin plaisir à lui envoyer des réparties sibyllines.

Rapidement, un problème survient. 

C'est l'occasion pour l'auteur d'esquisser un décor peu original mais rehaussé de descriptions poétiques des phénomènes météorologiques et géologiques, de travailler à une ambiance nerveuse et oppressante ainsi que de construire une intrigue qui réussit l'exploit d'être aussi efficace qu'incohérente. En effet, que vient faire dans ce camion un passager inutile qui ne peut ni le conduire, ni en sortir en raison des conditions extérieures ? Bah… rien, je crois. Mais une fois acceptée l'idée bancale sur laquelle repose le scénario, ça roule. La plume élégante de l'auteur et sa capacité à créer une atmosphère confinée font oublier les faiblesses de l'histoire et plongent le lecteur dans un huis-clos pesant, captivant et clairement référentiel - la relation entre Vic et l'IA à la voix douce n'est pas sans en rappeler une autre avec un fameux ordinateur de bord en trois lettres…

D'autres avis ? Hop ! Apophis, Xapur, Just a Word, FeydRautha, Lune, Yogo, Célindanaé…