Jarvis - Le messager de la Grande Île
Ed. Hachette "Bibliothèque Rouge"
S'il m'arrive parfois de me dire que je suis né trop tôt et parfois que je suis né trop tard, je me suis rarement autant fait ce double constat qu'à l'occasion de la parution aux éditions Critic de l'intégrale de la série Jarvis.
L'éditeur rennais propose en cette fin d'année un gros volume composé des six romans initialement publiés entre 1974 et 1978 et agrémentés d'un septième et ultime tome jusqu'alors resté inédit. À l'époque, j'étais trop jeune pour lire ces "romans à l'attention de ce que l'on n'appelait pas encore les ados" et aujourd'hui je suis assurément trop vieux. Trop vieux pour la défunte et éphémère collection "Bibliothèque Rouge" ? Trop vieux pour la littérature jeunesse ? Trop vieux en tout cas pour le message naïf que la série véhicule. Mais quand je dis "la série", je devrais dire "le premier roman de la série" car je ne suis pas allé au-delà. Non pas que ce ne soit pas bien. C'est même plutôt bon, surtout dans son aspect romanesque. Mais je pense qu'à bientôt quarante-cinq, je ne suis plus le bon client.
L'action se déroule sur la planète Thalassa, où vivent les descendants des colons terriens. La vie y est rude, les terres émergées sont rares et les habitants tirent toutes leurs ressources de la mer. Jarvis est un chasseur de korqs, des créatures marines gigantesques. Celui qui protège ses concitoyens des dangers venus des profondeurs et ne se déplace jamais sans son harpon ignore au début du roman qu'il est sur le point de faire une découverte capitale qui pourrait remettre en question son mode de vie et celui de tous ses semblables…
Le livre démarre sur les chapeaux de roues. La narration est menée tambour battant, sans temps morts, les scènes d'action se suivent et la langue, simple et énergique, dresse des portraits réalistes, des décors visuels, et offre un caractère très immersif. Mais on comprend vite où l'auteur veut en venir et, la quête initiatique tournant rapidement à la fable écologique, le roman d'apprentissage n'est bientôt plus là que pour illustrer un propos sans nuance et cousu de fil blanc : arrêtons de chasser les baleines ! Mais je n'ai plus quinze ans et, face au discours simpliste et prémâché, le vieux viandard blasé qui sommeille en moi a pris le dessus. J'ai donc terminé cet inoffensif petit roman puis, plutôt que d'en lire les suites, je suis allé m'enfiler quelques bouchées de thon en boîte arrosées d'un coup de pinard. On ne me la fait plus à moi.
bonjour vous souhaitant mes meilleurs voeux, ayant apprécié votre course fleuve noir anticipation...je me demandais avez vous un challenge important prévu à la suite
RépondreSupprimerMerci pour tes vœux. Je te retourne les miens, évidemment.
SupprimerMa course "Fleuve Noir" n'est pas terminée, loin de là ! C'est une course de fond. A l'heure où j'écris ces lignes, j'en suis à 35 titres lus sur un objectif de 231…
Je ne participe pour l'heure à aucun autre challenge. Si, d'une certaine manière : disons que mon plus gros challenge, c'est d'essayer de maintenir ce blog en vie, ce qui n'est malheureusement pas si simple au regard du peu de temps dont je dispose pour l'entretenir. Mais vu le plaisir que me procure chaque moment que j'y consacre, je vais faire en sorte qu'il dure encore le plus possible…
Arf. Bon je retiens que c'est très jeunesse et n'en fais pas une priorité (j'aime beaucoup l'auteur, du genre à vouloir l'exhaustivité sur ses productions)(même si dans les faits je n'ai pas le temps).
RépondreSupprimerC'est très jeunesse, en effet, et c'est assumé. Mais c'est également très efficace, je dois le reconnaître. Maintenant, rien ne t'empêche de lire le premier roman et de voir si ça t'inspire pour les suites.
SupprimerMeilleurs vœux pour 2022! Je la ferai pas façon Éric Chevillard (que j’ai connu ici même) mais je te souhaite le meilleur.
RépondreSupprimerJe vais passer sur le genre littérature jeunesse.D’autres priorités.
Merci pour tes vœux et bonne année également ! C'est toujours un plaisir de lire tes commentaires. Concernant ce titre-ci, je comprends parfaitement que tes priorités te poussent vers d'autres horizons. Ce n'est pas moi qui te le reprocherai.
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