Nicolas Chemla
Monsieur Amérique
Ed. Séguier
Il est beaucoup trop tard, vous devriez être au lit. Mais vous êtes un peu défoncé, dans un état second, ou peut-être juste trop fatigué pour dormir et vous comatez devant la télé. Et au hasard d'un tour de zapette, vous tombez sur un quelconque reportage improbable. Vous regardez le début et soudain vous réalisez que vous venez de bloquer quatre-vingt-dix minutes devant un documentaire sur le culturisme.
Ça vous est déjà arrivé, n'est-ce pas ?
C’est ce qui vient de se produire avec cette lecture. J'ai ouvert ce livre un soir un peu tard, épuisé mais intrigué par sa photo de couverture. Un type en slip, musclé comme c'est pas permis, épaisses moustaches et bannière étoilée. Ce type porte un nom : Mike Mentzer. Je découvre alors l'existence de ce bodybuilder professionnel, Mr. America 1976, et quelques jours plus tard, je réalise que je viens de lire sa biographie complète, six-cent pages sur l'histoire du culturisme.
Monsieur Amérique est un ouvrage factuel, journalistique bien que peu impartial, qui communique volontiers un enthousiasme mais manque de recul et de nuances dans ses personnages. Radicalement acquis à la cause de Mike Mentzer, il dresse le portrait d'un athlète atypique, homme controversé, philosophe amateur et théoricien de l'entraînement sportif. Mais surtout rival malheureux d'Arnold Schwarzenegger. Le "Chêne autrichien" incarne parfaitement le rôle du grand méchant dans cette description manichéenne des relations entre compétiteurs. Un peu benêt, doué mais surtout arriviste et prêt à tout pour gagner, il n'aura de cesse de s'acharner sur le pauvre Mike, son éternel challenger, trop bon et trop honnête pour s'abaisser aux méthodes discutables qui mènent à la victoire. Ainsi, pour être resté droit dans ses bottes plutôt que de s’y plier, il termine tragiquement au fond du gouffre après avoir représenté durant une dizaine d'années la perfection dans son domaine et effleuré le sommet de son art.
Cette immersion dans l'univers fascinant du culturisme nous fait vivre l'époque bénie des malabars hypertrophiés, dégoulinants de stéroïdes et de testostérone, luisants de produits bronzants. Mais ce roman de l'adoration du corps, récit d’un destin dramatique et portrait du rêve américain est surtout l'occasion pour l'auteur de partager ce qui semble être une passion.
À ce sujet, monsieur Chemla, chapeau ! Vous avez réussi à me faire lire six-cent pages d'une biographie de bodybuilder.
Cette immersion dans l'univers fascinant du culturisme nous fait vivre l'époque bénie des malabars hypertrophiés, dégoulinants de stéroïdes et de testostérone, luisants de produits bronzants. Mais ce roman de l'adoration du corps, récit d’un destin dramatique et portrait du rêve américain est surtout l'occasion pour l'auteur de partager ce qui semble être une passion.
À ce sujet, monsieur Chemla, chapeau ! Vous avez réussi à me faire lire six-cent pages d'une biographie de bodybuilder.
Il y a deux jours, baroona commentait en parlant des corps musclés des salles de sport et tu nous pont une chronique sur la même thématique. Vous vous êtes inscrits ensemble à un club ou cela n'est juste qu'une des bonnes résolutions de début d'année ?
RépondreSupprimerPas ma came, mais cela doit vraiment être bien pour se taper 600 pages dessus.
Pure coïncidence ! Je n'ai jamais mis les pieds dans une salle de sport et ce n'est certainement pas cette année qu'on m'y prendra !
SupprimerJe ne parlerai qu'en présence de mon avocat.
SupprimerCela dit, je me suis fait la même réflexion (à l'exception près que je sais qu'on ne me retrouvera pas à pousser de la fonte), c'est incroyable ce que peut faire le hasard parfois.
À part ça, comme le chien, je ne me vois pas lire ce livre - non, je ne reste pas à comater devant la télé, désolé. Mais je te remercie pour la rapide découverte de ce personnage. ^^
Je ne répondrai à ce commentaire qu'en présence du mien.
SupprimerEt pour la découverte, tout le plaisir est pour moi.