Cecil Scott Forester
Hornblower aux Antilles
Ed. Gallimard
Les lois de la création littéraire étant ce qu'elles sont, impénétrables, l'ordre de la chronologie ne s'accorde pas toujours avec celui de la publication. En l’occurrence, si ce volume, publié en 1958, en est suivi de plusieurs autres, il marque la fin de la carrière du célèbre capitaine, désormais amiral. Les épisodes suivants reviendront sur son ascension dans la Royal Navy. Mais chaque chose en son temps.
Notez que je n'ai pas employé le terme "roman" pour qualifier Hornblower aux Antilles - c'est volontaire. Et pour cause, ce n'en est pas un, même si, dans les dernières pages, l'auteur tente de nous convaincre du contraire. Le lien qu'il tente alors d'établir entre les différentes histoires produit plutôt l'effet inverse et rappelle aux lecteurs qu'il s'agit bel et bien d'un recueil de nouvelles, ce qui n'est précisé nulle part. D'où un certain trouble lors de la lecture.
Les guerres napoléoniennes ont cessé et le dictateur corse est exilé. Le livre s'ouvre alors qu'Hornblower, qui vient de réaliser que Cambronne est en route pour libérer son Empereur, prend la mer en direction de Sainte-Hélène pour l'intercepter. Puis, une fois cette trame bouclée, l'auteur saute du coq à l’âne et les intrigues vont se suivre, sans lien, et passer, par exemple, d'une histoire de pirates à celle d'un enlèvement, de l'esclavage à la révolution. C'est là qu'il faut accepter que ce roman n'en soit pas un. En soi, ce n'est pas un problème. Mais, si on n'y a pas été préparé, devoir chercher en cours de lecture les raisons pour lesquelles on passe sans motif apparent d'une thématique à une autre peut créer comme un sentiment de confusion. Bref.
Sans doute moins captivant que les volumes précédents du fait de la forme moins développée de ses nouvelles, Hornblower aux Antilles n'en est pas moins un excellent livre, et ce pour les mêmes raisons que celles déjà évoquées ici et là : le personnage est passionnant, le décor immersif, l'époque riche et la langue élégante. Je ne l'ai sans doute pas autant apprécié que les autres - cf ci-dessus - mais j'ai eu grand plaisir à retrouver Hornblower, qui plus pour être fixé sur la fin de sa carrière.
Reste maintenant à lire les récits de ses jeunes années !
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