La Dernière Arche
Ed. Critic
Bien, commençons par le commencement. En 2018, Romain Benassaya publiait son deuxième roman, Pyramides, un excellent space-opera futuriste qui relatait les mésaventures des passagers d'un vaisseau parti coloniser l'espace et dont le réveil après deux cents ans de biostase ne se déroulait pas exactement comme prévu. Trois ans plus tard et pour mon plus grand plaisir, l'auteur propose de replonger dans cet univers, La Dernière Arche étant alors plus ou moins annoncé comme la suite de Pyramides.
Mais voilà, ce nouveau roman semble de prime abord n'avoir aucun lien avec le précédent : on y découvre le quotidien de Shory, une gardienne d'un fort entouré d'une profonde forêt. Depuis quatorze ans, elle accomplit sa mission, quand bien même elle ignore de quoi elle doit le protéger. Ce qu'elle sait, en revanche, c'est que l'homme qui l'a envoyée ici l'a libérée de sa condition d'esclave mésopotamienne en échange de cette tâche. Avec les autres gardiens, les Vigiles, qui ont tous été "recrutés" par le même personnage, Atim, et qui viennent tous d'époques et de lieux différents, elle monte la garde. Jusqu'au jour où arrive au fort une jeune femme, Lena, qui veut coûte que coûte rentrer chez elle et n'a même jamais croisé la route d'Atim... Shory se met alors à s'interroger sur le sens de sa mission et sur les raisons de sa présence...
J'ai tout de suite été embarqué par les aventures de Shory et j'ai donc rapidement arrêté d'essayer de tisser des liens entre les deux romans - Pyramides en était un, La Dernière Arche en était un autre, voilà. Dès la présentation des lieux et des protagonistes, on retrouve la plume de l'auteur, son imagination fertile et surtout sa maîtrise du récit et son intelligence narrative. La trame est rythmée, les décors sont visuels, les personnages sont nuancés, l'intrigue s'installe et les enjeux psychologiques se mettent en place. Jusqu'à ce que Shory décide d'aider Lena à quitter le fort et à traverser la forêt, le roman est particulièrement captivant. Malheureusement, il perd ensuite en intensité, l'auteur se disperse et on s'égare un peu dans un ventre mou romanesque. Alors, même l'enchaînement des accroches de fin de chapitre n'éclipse pas le flottement de la narration et l'utilisation d'une ficelle formatée et un peu épaisse.
Toutefois, la tension revient à son meilleur niveau dans le dernier tiers du roman et l'auteur retombe sur ses pieds ! Les mystères commencent à se lever, les interrogations trouvent leurs réponses et le lecteur comprend enfin le lien avec Pyramides. Si La Dernière Arche n'en est pas directement la suite, il y fait des allusions, des références, on en retrouve certains personnages et il peut alors manquer des clés à celles et ceux qui ne l'auraient pas lu. Pour les autres, le plaisir de lecture est de nouveau à son comble ! À tel point que j'en redemande !
Je suis d'accord avec toi la première partie du roman assez déroutante manque de rythme et traine en longueur. Même si le tout s'explique par la suite, le roman reste déséquilibré.
RépondreSupprimerMais tout comme toi, je sus partant pour un troisième roman dans cet univers et en savoir plus...
Oui, un petit problème de rythme mais un vrai plaisir de lecture.
SupprimerJ'ai aimé aussi ce livre, mais je l'ai trouvé moins bon que "Pyramides", j'ai dans l'ensemble le même avis que toi sur les parties un peu molles, je lirai aussi le prochain (si prochain il y a).
RépondreSupprimerJe crois que nous serons tous au rendez-vous !
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