Jean-Gaston Vandel
Le Soleil sous la Mer
Ed. Fleuve Noir
Dans un futur assez lointain, la Terre entière est gouvernée par une unique personne dont la puissance et l'autorité semblent sans limites. Le président Ritter, qui se voit comme le dirigeant d'une dictature planétaire éclairée, s'est imposé comme le plus grand tyran que l'Histoire ait connue. Sa volonté progressiste et ses réformes modernisatrices se sont faites par la terreur et au détriment des libertés. En toute logique, quiconque se permet de formuler la moindre critique à l'encontre de ce despote monstrueux est aussitôt traqué, arrêté et jeté dans les geôles du gouvernement.
Le roman s'ouvre sur la prise de conscience d'un citoyen et sur sa décision de rejoindre un mouvement de résistance. Il découvre, après avoir pris contact avec eux par les canaux clandestins, qu'un groupe de personnes déterminées a refondé une société dans les entrailles de l'Himalaya. La chaîne montagneuse, creuse, abrite la cité secrète de Minéralia, accessible uniquement par les fonds marins, autosuffisante, éclairée par des soleils gazo-électroniques et riche "de près de cent cinquante mille habitants, hommes, femmes et enfants de toutes les races". Les gens y vivent heureux, joyeux, habillés de couleurs et, surtout, loin des tourments de La Centrale du Service de la Population Terrestre et de ses fiches signalétiques sur lesquelles sont consignées les caractéristiques personnelles de tous les individus de la planète.
Dans cette lutte entre le camp des libertés et celui de la répression à laquelle ils nous proposent d'assister, vous l'aurez compris, les auteurs de Frontières du vide ne se sont pas plus encombrés du soucis de crédibilité que de nuance. Du tyran qui gouverne sur la Terre entière aux théories de la Terre creuse en passant par le fait qu'il suffise de répondre à une annonce dans un journal pour rejoindre la résistance, autant dire que plus c'est gros, mieux ça passe. Pour autant, si on écarte l’improbabilité du scénario et son manque flagrant de subtilité, il faut reconnaître à ce roman, outre sa fluidité, sa volonté de rappeler les dangers de la concentration des pouvoirs. Son intention politique est certes naïve mais elle est frappée au coin du bon sens.
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FNA n°19
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